C'est donc en plein confinement national que les tests antigéniques vont faire leur apparition en officine. Quelles conséquences ces mesures auront-elles sur le démarrage de cette nouvelle mission ?
Pour Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO) la mise en place de ce deuxième confinement ne dissuadera pas les patients de se rendre en pharmacie pour être testés, bien au contraire. « Comme lors du premier confinement, la pharmacie sera la porte d'entrée du système de santé pour tous les patients, rappelle-t-il. Ce contexte ne fait que renforcer l'intérêt des tests antigéniques en pharmacie notamment car, contrairement au printemps dernier, on va faire en sorte que des entreprises puissent continuer à fonctionner. Il sera donc important de pouvoir permettre aux salariés qui devront travailler en présentiel d'être testés le plus régulièrement possible », souligne-t-il. Rapidement fixé grâce à ces tests rapides, un salarié pour qui le télétravail est impossible pourra en effet savoir en moins de 30 minutes s'il peut poursuivre son activité ou s'il doit au contraire s'isoler au plus vite.
Un DGS-Urgent dont l'envoi est imminent, selon Laurent Filoche, devrait également préciser quelques règles au sujet de la priorisation des patients qui voudront avoir recours aux tests antigéniques. « L'objectif est d'éviter qu'il y ait de longues files d'attente devant les pharmacies comme celles que l'on a pu voir à l'entrée des laboratoires d'analyses. Dans un premier temps au moins, les personnes symptomatiques devront donc être considérées comme prioritaires », explique Laurent Filoche. Ce qui n'exclut bien sûr pas la possibilité de tester des personnes asymptomatiques, elles aussi éligibles, hors cas contact et personnes associées à un cluster. Le président de l'UDGPO conseille toujours aux pharmaciens de mettre en place des plages horaires et de recevoir les patients sur rendez-vous. « Le confinement ne change rien sur ces points-là. Compte tenu du fait qu'il faut s'équiper et que ces tests doivent être faits en binôme, il est vraiment préférable de mettre en place des créneaux dédiés et de conseiller aux patients de prévenir leur pharmacien en amont, par téléphone, par mail, s'ils ont besoin d'être testés », estime Laurent Filoche.
Le DGS-Urgent devrait également enterrer l'une des conditions que la Haute Autorité de santé (HAS) voulait fixer pour la réalisation des tests antigéniques en pharmacie, à savoir réserver uniquement leur usage aux patients ne pouvant bénéficier d'un résultat RT-PCR en moins de 48 heures. « Le gouvernement compte beaucoup sur nous, se félicite Laurent Filoche. Il est notamment question de donner au pharmacien un rôle très important sur le traçage et l'identification des cas contact », annonce le président de l'UDGPO qui rappelle enfin que les résultats des tests devront être transmis à l'assurance-maladie en attendant que la plateforme Si-DEP soit opérationnelle, vers la mi-novembre.
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