La vente de masques chirurgicaux en GMS continue de provoquer un débat houleux entre les politiques, les pharmaciens et la grande distribution. Alors que la profession réclame des pouvoirs publics qu'ils prennent position, les Français ont déjà tranché. 82 % d’entre eux font confiance à leur pharmacien pour leur vendre des masques contre 9 % à la GMS, selon un sondage réalisé par IFOP pour le groupement Pharmabest.
La vox populi fera-t-elle taire la cacophonie insoutenable sur la vente de masques chirurgicaux en France ? Dans un sondage IFOP* réalisé pour le groupement Pharmabest, les Français se prononcent en tout cas massivement en faveur de leur pharmacien. Plus de 8 personnes sur dix désignent les pharmacies comme acteurs de confiance. Elles ne sont que 9 % à faire confiance à la grande distribution, qui pourtant depuis une semaine ne cesse de communiquer sur ses opérations promotionnelles. La raison de cette confiance est simple : près de 6 Français sur 10 privilégient la capacité de filtration du masque à son prix. Un prix fixé à 95 centimes maximum par un décret du 2 mai paru au « Journal officiel » du 3 mai.
Ce critère de qualité est sans aucun doute l’un des aspects qui a incité les représentants de la profession à mettre en garde les pharmaciens contre les offres de rétrocession de la grande distribution. Mais il s’agit avant tout de faire barrage à ces pratiques de la GMS qualifiées d’« hypercommerciales » et de « cyniques » par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), tandis que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) parle de trahison. Les deux syndicats s’accordent pour réclamer que ces masques soient réservés en priorité aux soignants et aux patients les plus fragiles plutôt qu’aux porteurs d’une carte de fidélité ! Ils sont rejoints par OCP, le grossiste-répartiteur invitant lui aussi la grande distribution à privilégier l’approvisionnement, dans un premier temps, des hôpitaux, des EPHAD, et de l'agence Santé publique France.
C’est par conséquent dans cet esprit que la profession se met en ordre de marche pour assurer à J-7 du déconfinement l’approvisionnement des officines en masques chirurgicaux. OCP précise que plusieurs millions de ces produits seront mis à disposition de ses clients officinaux « qui pourront dès cette semaine les délivrer avec discernement et en priorité aux personnes fragiles ou à risque ». En ce début de semaine, 7 000 pharmacies, des EHPAD et des hôpitaux sont également livrés par Alliance Healthcare. Même chose chez le répartiteur Phoenix dont le P-DG, Jean Fabre, indique qu’il procédera « de manière raisonnée et raisonnable ».
Les groupements, qui avaient très tôt revendiqué le droit de distribuer ces produits, sont eux aussi dans les starting-blocks. À l’instar de Pharmactiv, Pharmacie Référence et Réseau Santé, qui annoncent pouvoir approvisionner dès cette semaine du 4 mai, de manière continue et régulière, leurs 3 100 pharmacies adhérentes en masques chirurgicaux « de qualité ayant une fabrication certifiée et un niveau de protection adapté ». Médiprix de son côté indique avoir sourcé en 6 jours l’approvisionnement de masques chirurgicaux en Chine. « Dans 15 jours, nous mettrons à disposition des Français ces masques à prix coûtant : 0,60 €, mais avec une qualité bien supérieure », informe le groupement, qui se dit prêt à mettre à disposition des autres groupements sa filière d’approvisionnement.
* Réalisées en ligne, ces interviews ont été faites du 28 au 29 avril auprès d’un échantillon de 1 016 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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