Le décret tant attendu encadrant la mission de « pharmacien correspondant » est paru dimanche au « Journal officiel ». Unanimement salué par la profession, le texte, bien que jugé trop restrictif, permet enfin à cette mission prévue depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de 2009 de se mettre en place.
C’est officiel. Depuis hier, le « pharmacien correspondant » est devenu réalité. Un décret paru au « Journal officiel » encadre cette nouvelle mission. Le patient peut désormais « désigner auprès de l'assurance-maladie, comme pharmacien correspondant, un pharmacien titulaire d'officine, ou gérant d'une pharmacie mutualiste ou de secours minière, participant au même exercice coordonné (…) que le médecin traitant du patient, avec l'accord du pharmacien ». Charge au pharmacien concerné d’en informer le médecin traitant. Celui-ci peut être « suppléé dans cette fonction, après accord du patient, par un pharmacien exerçant dans la même officine ».
Une fois désigné, le pharmacien correspondant « peut renouveler périodiquement des traitements chroniques et ajuster, si besoin, leur posologie », en coordination avec le médecin traitant. Soit le projet de ce dispositif définit à l’avance les « modalités d’information du médecin » en cas de renouvellement ou d’ajustement de posologie, soit le médecin indique sur sa prescription qu’il autorise le pharmacien correspondant à renouveler « tout ou partie des traitements » et/ou à ajuster leur posologie. De son côté, le pharmacien doit mentionner sur l’ordonnance le renouvellement et l’adaptation de posologie qu’il réalise, et, lorsqu’ils existent, dans le dossier pharmaceutique (DP) et le dossier médical partagé (DMP) du patient. Dans tous les cas, le pharmacien correspondant doit pouvoir accueillir le patient qui l’a désigné dans un espace de confidentialité. Le décret prévoit par ailleurs que « la durée totale de la prescription et de l'ensemble des renouvellements réalisés par le pharmacien correspondant ne peut excéder douze mois ».
Sur Twitter, les représentants de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) se sont réjouis dès hier du lancement officiel de cette mission. Valentin Legrand, vice-président de l’ANEPF appelle à « former et sensibiliser les médecins et pharmaciens pour s’emparer de cette mesure » avec, « à la clé, fluidité du parcours de santé, libération du temps médical, économies… ». Pour Guillaume Racle, conseiller économie et offre de santé à l’USPO, c’est « un pas de géant pour la pharmacie clinique ». Philippe Besset, président de la FSPF, salue « un projet qui mise sur l’avenir », même s’il ne s’agit pas d’une « révolution immédiate » et que « la première mission aura un intérêt modéré ». Quant à Gilles Bonnefond, conseiller du président de l’USPO, interviewé ce matin sur France Info, il y voit « une réelle avancée pour les patients » puisque cette mission va permettre au pharmacien « de se mettre d’accord avec le médecin pour suivre un patient chronique » et lui éviter un rendez-vous médical pour un simple renouvellement ou une adaptation posologique durant une année maximum. « Ça s’appelle de la coordination des soins et on en a besoin pour faire gagner du temps médical et permettre au patient d’être suivi à domicile dans de bonnes conditions. »
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques
Logigramme, formation…
Le dépistage de la cystite en pratique