ENTRE l’instauration de nouvelles missions et le contexte général de baisse des marges, le modèle de rémunération du pharmacien est forcément amené à évoluer, en France comme ailleurs. « On glisse de plus en plus d’une rémunération fondée sur la marge à la boîte à une rémunération mixte, associant marge commerciale, honoraires de dispensation et rémunération de services pharmaceutiques », analyse Luc Besançon. Toutefois, aujourd’hui, la rémunération des services réalisés par les officinaux reste très disparate selon les pays et selon le mode de financement du secteur de la santé.
Déjà le payeur diffère d’un pays à l’autre. Au Royaume-Uni, ces services sont rémunérés au pharmacien par l’État. Au Pays-Bas, ce sont des assureurs qui financent le système de santé, et qui donc les prennent en charge. En Italie, ce sont les patients qui payent ces services.
De plus, le niveau de rémunération des services n’est pas homogène : aux Pays-Bas, le pharmacien touche 50 à 70 euros pour un entretien thérapeutique de polymédication ; en Écosse, il touche 1 500 euros par an pour un suivi de sevrage tabagique ; en Suisse, la rémunération pour les « Cercles de Qualité » atteint les 13 000 euros annuels ! Mais dans la majorité des pays, la part de ces services dans les ressources des pharmaciens reste marginale.
Lorsqu’elle est symbolique, cette rémunération peut toutefois être révisée à la hausse, une fois que le dispositif mis en place est officialisé sur l’ensemble du territoire et qu’il s’avère fructueux, notamment en termes d’économies pour le système de santé. C’est pourquoi il est important de faire évaluer l’impact économique de ces missions. Il faut aussi prévoir une revalorisation du tarif des services pharmaceutiques en fonction de l’évolution des salaires du pays. Un détail malheureusement trop souvent négligé.
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