Soulignant le rôle essentiel des pharmaciens pour limiter ou prévenir le renoncement aux soins depuis le début du confinement, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) invite les confrères à aller plus loin : il faut s’approprier les missions du pharmacien correspondant et recourir au télésoin.
Parce que l’activité des soins de ville est en net recul et témoigne d’un possible renoncement aux soins de la part des patients, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) appelle les confrères à être proactifs. Comment ? En s’appropriant pleinement les missions de pharmacien correspondant et en recourant au télésoin. Face à l’urgence de santé publique, elle invite les pharmaciens à « contacter téléphoniquement les patients en affection longue durée (ALD) qui ne se rendent plus à l’officine et auxquels vous avez dispensé au moins quatre fois le même traitement entre le 1er septembre 2019 et le 29 février 2020 ». Le but est de leur rappeler l’importance de respecter leur traitement, y compris en cette période d’épidémie ; les inviter à retirer leur traitement habituel à l’officine ou en organisant son portage à domicile ; les inviter à consulter, en présentiel ou à distance, leur médecin traitant.
Pour aider les confrères à se lancer dans cette démarche, la FSPF met à disposition une grille d’entretien en télésoin sur son site. Il s’agit bien d’un « véritable acte de télésoin », c’est pourquoi le syndicat s’est rapproché des éditeurs de logiciels pour obtenir des solutions simples afin de tracer ces actes dans le dossier du patient, « tant pour en faciliter le suivi que pour en documenter le contenu dans la perspective de la finalisation, par la publication des mesures réglementaires nécessaires à leur application, des dispositifs du pharmacien correspondant et de télésoin ».
La FSPF souligne que les pharmaciens sont en première ligne, depuis le début de l’épidémie, grâce à des mesures exceptionnelles permettant « de limiter ou de prévenir le renoncement aux soins », notamment par le biais du renouvellement exceptionnel des ordonnances expirées ou la mise à disposition en officine de médicaments réservés à la délivrance hospitalière. Il paraît donc logique de s’appuyer sur la loi de santé de juillet 2019 qui fixe le rôle du pharmacien correspondant désigné par le patient pour le renouvellement de traitements chroniques et l’adaptation des posologies, et cela même si des textes d'application doivent encore déterminer certaines modalités. « Ce faisant, il contribue à la continuité des traitements, à la prévention des risques iatrogènes et limite des hospitalisations qui seraient plus que malvenues dans le contexte actuel. Couplé au télésoin, le dispositif du pharmacien correspondant renforce, en période de confinement, la relation patient-pharmacien. »
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