Depuis plus d'un an, un pharmacien de Seine-Saint-Denis utilise un local situé dans un immeuble de bureaux pour réaliser des tests antigéniques, son officine étant trop exiguë. Depuis, des copropriétaires de l'immeuble lui mènent la vie dure car ils ont peur d'être contaminés par les patients venus se faire tester.
Quand on dispose d'une officine d'une trentaine de mètres carrés, réaliser des tests antigéniques n'est pas une sinécure. Malgré cette difficulté, Cédric Setrouk, titulaire à Pantin, s'est investi dès le début pour proposer des tests antigéniques (TAG) à sa patientèle. Il en réalise aujourd'hui entre 120 et 130 par jour.
Désireux d'accomplir cette mission dans les meilleures conditions, il décide, en novembre 2020, de louer un local trouvé sur Le Bon Coin. Une solution pour continuer à tester tous ceux qui le demandent sans trop empiéter sur le reste de l'activité officinale. « La mairie nous a vivement déconseillé d'installer un barnum dans la rue par rapport au plan Vigipirate, cette solution n'était donc pas possible. Après avoir obtenu sans difficulté l'aval de l'agence régionale de santé, j'ai pu commencer à utiliser un local qui se trouve au 8e étage d'un immeuble situé en face de la pharmacie, il n'y a que l'avenue à traverser. » Chaque jour, un membre de son équipe est présent dans le local de 9 heures à 13 heures, puis de 15 heures à 19 heures. Les patients arrivent au pied de l'immeuble, puis passent par le hall avant de se rendre, grâce à un ascenseur, jusqu'à la salle d'attente attenante au local. Si ces derniers ont souvent remercié Cédric Setrouk pour son initiative, les copropriétaires de l'immeuble, eux, l'ont beaucoup moins appréciée.
Lorsqu'il leur annonce l'ouverture de ce « centre de test » au sein de l'immeuble en novembre 2020, les copropriétaires manifestent d'entrée un certain étonnement. Rapidement, ils se plaignent des files d'attente et estiment que la présence de ces patients représente un risque de contamination pour les autres occupants de l'immeuble, qui abrite notamment un cabinet d'avocats et un organisme de formation. « Ils n'ont pas plus de risques d'attraper le Covid à cause des patients qui attendent, et qu'ils ne font que croiser, que lorsqu'ils prennent le métro », a plusieurs fois tenté de leur expliquer l'officinal, qui rappelle que l'ARS en personne est venue inspecter le local sans émettre la moindre critique. Avec l'explosion de la demande en tests courant décembre, les tensions ne se sont pas apaisées. Cédric Setrouk a même décidé de faire appel à un vigile qui reste à l'entrée de l'immeuble « pour calmer le jeu ». Si les copropriétaires ne sont jamais allés jusqu'à menacer ni insulter le pharmacien, ni faire preuve de violence, leurs critiques et leurs remarques épuisent le titulaire. D'autant plus que cela vient s'ajouter à l'agressivité de certains patients et à la fatigue liée à un rythme de travail plus que soutenu. Lassé, le pharmacien de Pantin est allé jusqu'à contacter le journal « Le Parisien » pour alerter le grand public sur sa situation.
Cédric Setrouk n'envisage pas d'arrêter les tests Covid dans l'immédiat. Dans les prochains jours, il pourrait néanmoins abandonner son local pour s'installer ailleurs, dans une autre salle mise à disposition par la mairie de Pantin pour lui et d'autres pharmaciens volontaires.
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