Les négociations sont âpres entre les syndicats, la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) et le ministère de la Santé au sujet de la tarification qui sera appliquée aux pharmacies pour réaliser des tests antigéniques.
Président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), Gilles Bonnefond prévient : « Si les prix qui seront fixés ne sont pas suffisamment élevés, s’ils ne sont pas raisonnables, les pharmaciens ne le feront pas. » Ces tests que les pharmaciens vont pouvoir réaliser d'ici à quelques semaines sous forme de test de diagnostic rapide (TDR) doivent être facturés « entre 45 et 50 euros », estime Gilles Bonnefond. Sans surprise, la CNAM et le ministère visent, eux, un prix beaucoup plus bas. « On a l'impression qu'ils veulent se refaire la cerise sur le dos des pharmaciens après avoir autorisé les laboratoires à pratiquer des prix beaucoup trop élevés pour les tests PCR, dénonce-t-il. Une tarification de 45-50 euros, me paraît être un montant juste si l'on veut réellement prendre en compte le coût que représente l'achat du matériel, le temps que le pharmacien devra consacrer à cet acte, l'organisation qu'il devra mettre en place, mais aussi la part de risque que cela comporte. »
Le président de l'USPO estime notamment que les officines qui voudront les proposer devront définir des créneaux horaires, sur plusieurs jours de la semaine, pour éviter que des patients symptomatiques ne croisent d'autres personnes dans l'officine. Deux personnes doivent être mobilisées au minimum : l'une pour faire le prélèvement, l'autre pour effectuer le test. « Encore une fois, si on impose un prix trop bas, on se privera de l'aide que peuvent apporter les pharmaciens et d'autres professionnels de santé en matière de dépistage du Covid, redoute Gilles Bonnefond. Et si c'est le cas, tous les effets d'annonce de ces derniers jours ne déboucheront sur rien. »
Les textes qui seront publiés au « Journal officiel » préciseront également la liste des tests homologués. Sans attendre de connaître le nom de ceux qui seront officiellement validés par l'Agence de sécurité du médicament (ANSM), des groupements ont déjà effectué des précommandes et se disent prêts à alimenter leur réseau. Autre élément important qui devrait apparaître dans le futur arrêté, « les préparateurs vont être autorisés à réaliser le prélèvement », dévoile Gilles Bonnefond. Tout comme les étudiants en pharmacie, qui pourront eux aussi réaliser cet acte et apporteront une aide bienvenue aux officinaux qui seront mobilisés.
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