LES TESTS rapides de dépistage du VIH sont fiables et efficaces, montrent les résultats d’une étude réalisée à l’hôpital Saint-Antoine, publiés dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».
Cette première expérience d’utilisation des tests rapides en centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) en métropole a été réalisée entre janvier 2010 et janvier 2011. Un TROD (test rapide d’orientation et de diagnostic) a été proposé, en même temps qu’un test sérologique Elisa, à tous les consultants déclarant que leur dernier rapport sexuel non protégé remontait à plus de trois mois. Sur 3 179 consultants au total, 2 526 étaient dans ce cas, 2 448 (96,9 %) ont accepté le test rapide et 2 389 ont attendu les 30 minutes nécessaires pour avoir le résultat (soit 97,6 % des consultants, alors que, en 2009, le taux de rendu des sérologies Elisa, une semaine après le test, était de 78 %). Un bémol cependant, la proportion de personnes ayant reçu l’ensemble des résultats (outre le VIH, recherche de VHB, VHC, syphilis, Chlamydia et gonocoque) est inférieure en cas de TROD : 77,7 contre 84,8 %.
Quinze résultats se sont révélés positifs. Treize ont été confirmés par Elisa cinq jours plus tard. Onze patients ont été pris en charge dans le service de maladies infectieuses de l’hôpital pour un bilan initial, les deux autres étaient déjà suivis dans un autre centre. Il n’y a eu aucun faux négatif.
Les TROD permettent donc d’obtenir un résultat rapide avec une bonne sensibilité et spécificité. Les réponses à un autoquestionnaire montrent en outre leur bonne acceptabilité. La principale limite à leur utilisation, selon les auteurs de l’article, est l’augmentation de la charge de travail pour les équipes (pour les médecins, temps nécessaire pour exposer la note d’information, préciser les indications du TROD puis pour donner le résultat en insistant sur l’intérêt de revenir chercher les autres résultats) et le surcoût. Il importe enfin, conclut l’étude, de mener d’autres expériences pour évaluer l’intérêt de l’utilisation des TROD dans des populations méconnaissant leurs risques ou situées à l’écart des centres de dépistage. En France, on estime entre 40 000 et 50 000 le nombre de personnes qui ignorent qu’elles sont infectées par le VIH.
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