POUR AMÉLIORER la couverture vaccinale, le ministère de la Santé a annoncé la mise en place du programme national d’amélioration de la politique vaccinale 2012-2017. Ce programme tient compte des enseignements de campagnes de vaccination récentes, et notamment de la recrudescence de cas de rougeole en France depuis 2008, attribuée à une couverture vaccinale insuffisante.
« L’enjeu de la vaccination est non seulement individuel, mais aussi collectif, pour empêcher les épidémies et les effets dévastateurs de certaines infections », a précisé Nora Berra, la secrétaire d’État chargée de la Santé. « L’objectif prioritaire est de simplifier le calendrier vaccinal, devenu au fil des années illisible pour le grand public comme pour les médecins », a-t-elle ajouté. Ce calendrier est mis à jour chaque année, il regroupe toutes les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a engagé cette simplification, avec l’objectif de présenter le nouveau calendrier dès 2013.
Un parcours plus simple.
Afin d’améliorer la couverture vaccinale, le programme prévoit également de faciliter l’accès à la vaccination, en s’appuyant sur les agences régionales de santé (ARS). Le ministère de la Santé souhaite aussi mettre en place la vaccination sur les lieux de vie, en mobilisant la médecine scolaire, universitaire et la médecine du travail. Il souhaite aussi simplifier le parcours de la vaccination. Pour éviter d’avoir à passer chez le pharmacien avec une ordonnance, pour ensuite revenir chez le médecin, le programme envisage la possibilité que le médecin puisse disposer de vaccins au sein de son cabinet.
Le programme vise aussi à permettre un meilleur suivi des vaccinations par les personnes concernées et leur médecin traitant. Si les carnets de santé sont en effet bien remplis pour les enfants, les adultes ne connaissent souvent plus précisément leur statut vaccinal. Le ministère de la Santé souhaite ainsi développer dans les meilleurs délais un carnet de vaccination dématérialisé, en lien avec le dossier médical partagé.
Recommandé ou obligatoire.
Le programme prévoit de redéfinir les notions de vaccination recommandées et obligatoires. Peu de vaccins sont obligatoires, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, et ceux qui sont recommandés sont souvent perçus comme facultatifs. « Quand un vaccin est recommandé, ça veut dire qu’il faut aller se faire vacciner », a souligné Nora Berra. Le groupe d’études de l’Assemblée nationale sur la vaccination, présidé par Olivier Jardé, a, pour sa part préconisé, la semaine dernière d’« engager une réflexion sur les vaccins à rendre obligatoires », recommandant en particulier de rendre obligatoire le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole). « Nous sommes beaucoup plus prudents », a commenté Nora Berra, misant sur des campagnes de communication auprès du public pour favoriser l’acceptabilité des vaccins.
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