Le ministère de la Santé réfléchit à la prochaine campagne de communication autour de l'antibiorésistance, prévue pour fin 2018.
Si « les antibiotiques, c’est pas automatique », la première campagne de communication du ministère de la Santé autour de l’antibiorésistance lancée en 2002 a bien fonctionné, il n’en est pas de même avec la suivante. Diffusée en 2010 avec le slogan « si on les utilise à tort, ils deviendront moins forts », celle-ci s'est accompagnée d’une reprise de la consommation.
En effet, les chiffres de l'ANSM montrent une baisse de la consommation entre 2000 et 2005 : de 36,2 doses définies journalières (DDJ) pour 1 000 habitants en 2000, ce chiffre est tombé à 29,3 en 2005. Puis la DDJ remonte lentement jusqu'à 32,1 en 2015. En 2016, il s'est vendu 719,2 tonnes d'antibiotiques en santé humaine en France, ce qui fait de notre pays le quatrième plus gros consommateur européen, rapporté à sa population.
Afin de mieux cerner le comportement des Français à l’égard des antibiotiques, une enquête IFOP a été menée auprès de 1 000 personnes. Il en ressort que si les Français sont bien informés, ils renâclent encore à l'idée de modifier leurs habitudes.
En effet, 50 % des Français affirment être bien informés (36 % sont imparfaitement informés, et 13 % pas du tout) sur le risque d'antibiorésistance, contre un tiers des Européens (selon le baromètre européen sur l'antibiorésistance). Toutefois, seulement 25 % d'entre eux prétendent vouloir changer leur comportement, contre 34 % dans l'ensemble de l'Union européenne. « C'est un paradoxe bien français, reconnaît Victor Laymand, du ministère de la Santé, mais il faudrait vraiment réaliser des études qualitatives pour comprendre où se situent les freins. »
Pour la prochaine campagne prévue en 2018, Geneviève Chapuis, de la CNAMTS, a identifié des pistes d'amélioration : « il faut un programme complet qui dépasse le cadre d'une simple campagne de communication, développer des partenariats médicaux, associatifs et institutionnels, et impliquer prioritairement les médecins. » L'évaluation de l'effet des campagnes montre en effet que 9 Français sur 10 déclarent faire confiance à leur médecin en cas de non-prescription d'antibiotiques.
Avec « Le Quotidien du Médecin »
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