Pour la première fois, ce lundi 22 novembre, des patients non prioritaires pourront être vaccinés contre la grippe en officine. L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) appelle les officinaux à leur appliquer un tarif équivalent à celui de la prise en charge, soit 6,30 euros.
Les syndicats militaient depuis longtemps pour que les pharmaciens soient autorisés à vacciner toutes les personnes majeures contre la grippe. La requête est devenue réalité aujourd'hui, alors que les chiffres de la campagne montrent un léger fléchissement par rapport à l'an dernier. Selon le porte-parole de l'USPO, Gilles Bonnefond, citant les données d'IQVIA, 8,15 millions de vaccins antigrippaux ont été délivrés en pharmacie à la date du 19 novembre, soit environ 1,5 million de moins que l'an dernier après 29 jours de campagne (9,6 millions en 2020). Des chiffres en baisse par rapport à 2020, année exceptionnelle en la matière, mais qui sont supérieurs à ceux de 2019. Pour Gilles Bonnefond, l'écart entre 2021 et 2020 s'explique par le retard d'une semaine avec lequel la campagne a démarré cette année.
Point très positif pour l'officine : le nombre d'injections réalisées en pharmacie a augmenté cette année en comparaison de l'an dernier, malgré cette baisse des délivrances. « À la date du 19 novembre, nous en sommes à 2,98 millions d'injections en officine contre 2,7 millions l'an dernier. Le nombre de vaccinations a baissé chez tous les professionnels sauf chez les pharmaciens qui tirent vraiment leur épingle du jeu. De plus, il est possible qu'on rattrape le retard par rapport à l'an dernier car nous pouvons dès aujourd'hui vacciner tous les majeurs et, à partir de début décembre, nous accueillerons toutes les personnes de plus de 50 ans qui viendront recevoir leur dose de rappel pour le Covid. Nous pourrons donc proposer le vaccin antigrippal à cette catégorie de patients », observe le porte-parole de l'USPO. À ce sujet, le syndicat rappelle aux officinaux qu'en cas de vaccination concomitante grippe/Covid, ils sont invités à bien l'enregistrer sur SI-VAC en cochant la case prévue à cet effet.
À noter qu'il existe une différence assez importante entre les chiffres d'IQVIA et ceux du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP) au sujet de la vaccination antigrippale. Le CNOP évoque en effet le chiffre de 5,6 millions de vaccins délivrés en pharmacie à la date du 19 novembre (contre plus de 8 millions selon IQVIA donc). Une différence qui s'explique par le fait qu'IQVIA transpose sur l'ensemble des pharmacies les données récoltées grâce à son panel (soit 14 millions de pharmacies) alors que l'Ordre ne se base que sur les chiffres obtenus grâce aux dossiers pharmaceutiques.
Par ailleurs, alors que la campagne de vaccination contre la grippe est ouverte à tous les Français de plus de 18 ans depuis aujourd'hui, l'USPO a tenu à délivrer ce message concernant le tarif qui leur sera appliqué. « Il n'y a aucune raison de faire un tarif différent pour les personnes qui vont le payer. Ce serait incompréhensible de faire payer plus cher et cela se retournerait contre la profession, insiste Gilles Bonnefond. Et si certains sont tentés de faire du discount, cela ne va pas nous aider pour les prochaines négociations. On demande une revalorisation de 6,30 euros, alors si les pouvoirs publics apprennent que les pharmaciens le font moins cher, on se grille toute possibilité de renégocier. Donc merci de faire le même tarif que si c'était remboursé comme ça ce sera clair pour tout le monde. » Le message est passé.
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