Exposé à une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale, le Premier ministre a promis qu’il n’y aurait pas de « déremboursement des médicaments » en 2025. Une décision plus politique que sanitaire pour séduire les députés du Rassemblement national, maîtres de l’avenir du gouvernement Barnier. Les avancées obtenues ces dernières semaines par les pharmaciens sont aussi menacées.
Quelques jours après avoir annoncé une baisse du remboursement des médicaments et des consultations médicales de 5 %, le gouvernement fait machine arrière ce 2 décembre en « s’engageant à ce qu'il n'y ait pas de déremboursement des médicaments » en 2025, en application du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), a-t-il fait savoir à l’AFP. Sans préciser ce qu’il entend par « déremboursement ».
Michel Barnier a ainsi cédé à la demande du Rassemblement national, juste avant de déclencher l’article 49.3 de la constitution sur le budget de la Sécurité sociale, qui permet l’adoption du texte sans vote. Le gouvernement est en même temps exposé à une motion de censure, qui pourrait le faire chuter. Et ainsi rendre sa promesse sur l’absence de « déremboursement » des médicaments caduque.
Si le gouvernement chute, ce sont toutes les mesures du PLFSS attendues par les pharmaciens, finalement adoptées par les députés et les sénateurs en commission mixte paritaire, qui ne seront pas là : les remises sur les médicaments biosimilaires et hybrides, l’accélération de la substitution des médicaments hybrides, les mesures pour lutter contre les pénuries de médicaments, la carte Vitale sécurisée, le recul de la dispensation à l’unité…
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