Lors de la séance de négociations conventionnelles qui s'est tenue aujourd'hui, l'assurance-maladie a revu à la hausse son enveloppe pour accompagner l'évolution de la rémunération des pharmaciens et le volet « métier ». Le montant alloué ne serait plus de 250 millions d'euros, mais de 280 millions d'euros.
Les syndicats d'officinaux évaluaient l'enveloppe nécessaire à la mise en œuvre de leur nouvelle convention à au moins 300 millions d'euros. Dans le cadre de la dernière séance de négociations, l'assurance-maladie a proposé 280 millions d'euros. C'est mieux que lors de la précédente réunion du 5 juillet. Mais est-ce suffisant ?
« Cette enveloppe ne couvre pas la baisse des prix, mais on est obligé de dire que c'est mieux que rien. On constate un effort supplémentaire, mais qui est insuffisant au regard des besoins », estime Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Le syndicat avait en effet émis une proposition de 300 millions d'euros pour la rémunération accompagnée de 60 millions d'euros pour le volet métier. Le compte n'y est donc pas pour le président de la FSPF, Philippe Gaertner. « Il faut remettre en parallèle le fait que, en fonction de l’accord, la baisse de la rémunération réglementée s’élèvera entre 120 et 130 millions par an, soit 800 millions sur l’ensemble de la période concernée. C’est dire si l’équilibre économique global est loin d’être atteint. Sans parler de la pérennité du modèle économique de l’officine qui est loin d’être garantie dans un tel contexte », dénonce-t-il.
Sans contester l’orientation des mesures prises, Philippe Gaertner précise que ce document est à prendre avec d'autant plus de circonspection qu'il n'est basé que sur des hypothèses, « dans la reproduction des choix actuels en matière de prix et de molécules ». Or rien ne laisse présager des décisions à venir du Comité économique des produits de santé (CEPS) sur lesquelles les syndicats de pharmaciens n’ont pas la maîtrise, ni davantage sur la politique du générique à venir. « Il se pourrait que l’impact soit bien supérieur à ce que nous envisageons », redoute le président de la FSPF.
« L'enveloppe proposée est dans la fourchette basse de ce que l'on pouvait accepter », indique de son côté Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO).
Il explique également que « nous avons obtenu deux niveaux de sécurité » pour accompagner la réforme. Le texte négocié avec l'assurance-maladie contient en effet une clause individuelle prévoyant de verser une compensation à chaque pharmacien qui subirait une baisse de revenus liée à la réforme. « Cela veut dire zéro perdant », souligne le président de l'USPO.
Une autre clause stipule que des corrections peuvent être apportées si, au bout de trois ans, on constate que la réforme a conduit à une dégradation des revenus du réseau de 1 % par rapport à l'année 2016, toutes rémunérations confondues (honoraires, ROSP, remises génériques).
Les syndicats réunissent jeudi 13 juillet leurs troupes pour décider s'ils signeront la convention, ou pas.
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