Le rapport de Thomas Mesnier propose notamment de confier aux officinaux de nouvelles taches comme des actes de dépistage, mais aussi de leur offrir la possibilité de prescrire des médicaments pour certaines pathologies.
« L’évolution choisie pour notre profession est indispensable pour répondre à la difficulté des patients de certains territoires d’accéder aux professionnels de santé », estime Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui se félicite d’avoir été entendu lors de la consultation menée par le député. « Ce rapport montre que les rédacteurs font confiance à l’officine pour étendre la prise en charge des patients », ajoute-t-il, soulignant que les orientations retenues sont, à ses yeux, « en droite ligne avec ce qui est mis en place depuis plusieurs années ». Même si ce n’est qu’un rapport, le président de la FSPF observe toutefois que la ministre de la Santé a évoqué des éléments concernant la pharmacie d’officine dans ses interventions qui ont suivi la remise du document. Quoi qu’il en soit, Philippe Gaertner attend maintenant de voir comment le gouvernement va intégrer ces propositions dans sa politique de santé et quelle sera la place accordée aux différents acteurs et en particulier aux pharmaciens.
« Nous avons fait des propositions et une partie des documents que nous lui avons transmis ont été repris, notamment sur le modèle suisse netCare », se réjouit également le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, qui estime que l’on retrouve dans ce rapport toute une série de propositions que son syndicat prône depuis plusieurs années. Notamment en ce qui concerne « la médication officinale, avec une véritable stratégie pour désengorger les urgences quand il n’y a pas besoin de diagnostic médical ». Cependant, pour Gilles Bonnefond, il est nécessaire que les complémentaires santé prennent en charge ce conseil pharmaceutique car, dans le cas contraire, les patients seraient remboursés quand ils vont à l’hôpital et pas quand ils vont chez le pharmacien. « Cela n’aurait pas de sens », pointe le président de l’USPO. Pour lui, « ce rapport est pragmatique, frappé de bon sens et à la recherche d’efficacité immédiate ». En revanche, prévient Gilles Bonnefond, « je ne veux pas qu’à deux heures du matin le régulateur dise au patient d’aller chercher un médicament à la pharmacie avant de consulter le lendemain matin. Les pharmaciens ne pourront pas supporter cela. Nous assurons une astreinte, pas une permanence ».
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