Château Chinon, première sous-préfecture sans médecin

Publié le 09/02/2015

Depuis le 31 janvier, la sous-préfecture de la Nièvre est sans médecin généraliste. En un an, ce territoire de 3 000 à 4 000 habitants a vu disparaître un à un, ses quatre praticiens. Les deux derniers, harassés par les gardes, sont allés s’installer dans le département voisin. Sans médecin, ni même de services d’urgences la nuit et le week-end, les habitants doivent aujourd’hui consulter à une vingtaine de kilomètres de là. Pour les deux pharmacies de la commune, cette contrainte s’est traduite par une chute très nette d’activité. Pour François Poirier, l’un des deux titulaires de la pharmacie du Morvan, les conséquences de la désertion des médecins dépassent la simple baisse d’activité de son officine. « C’est tout un tissu commercial, une cohésion sociale, qu’il faut recréer », alerte-t-il. Ce titulaire, qui emploie trois préparatrices, s’est engagé pour créer une association citoyenne. François Neau, son confrère de la pharmacie de la place Notre-Dame, en est le vice-président. Leur objectif ? Être à nouveau conviés aux réunions des pouvoirs publics dont ils ont été exclus. Via cette association, les pharmaciens, tout comme les autres professionnels de santé, veulent influer sur les décideurs pour accélérer le remplacement des médecins. « Le recrutement lancé par une agence belge n’aura de résultat qu’en juin et il ne concerne qu’un seul médecin. Or c’est au minimum trois praticiens qu’il nous faut afin d’éviter l’écueil des gardes qui se répètent trop souvent », insiste François Poirier. Après la manifestation du 19 décembre dernier, qui avait réuni plus d’un millier d’habitants, une prochaine mobilisation est prévue.