Début octobre, l'éco-organisme DASTRI a annoncé qu’il ne collecterait pas les déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés (DASRI) en 2018-2019, dans le cadre de l’expérimentation de vaccination en pharmacie.
Une tâche dont DASTRI s’était pourtant acquitté en 2017-2018. Toutefois, cette coopération était exceptionnelle : « sollicités en urgence, nous avions accepté de participer à la campagne sous réserve qu'une solution de financement soit trouvée », rappelle l’éco-organisme. Mais rien n'a été mis en place. « Malgré nos nombreuses alertes, le financement de la prise en charge des déchets pour les deux années d'expérimentation reste incertain », et « une participation cette année contraindrait DASTRI à financer la fin de vie des produits concernés majoritairement sur fonds propres », conclut l’éco-organisme, qui se retire donc du dispositif.
Des prestataires agréés
Alors, dans les quatre régions concernées par l'expérimentation, comment les pharmaciens qui vaccinent vont-ils gérer l’élimination des seringues usagées ? Dans la majorité des cas, ils pourront faire appel à des prestataires de collecte de DASRI, qui ont été agréés par voie conventionnelle. La liste de ces entreprises est publiée sur les sites des autorités régionales de santé de Nouvelle-Aquitaine, d’Occitanie et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Il manque encore une liste concernant les prestataires dans les Hauts-de-France.
En revanche, aucune solution n’a été trouvée pour traiter ces déchets de manière pérenne et organisée sur tout le territoire, même si l’Ordre national des pharmaciens déclare que ce sujet est à l’étude.
Mécontentement syndical
Du côté des syndicats, le désengagement de l’organisme DASTRI a fortement déplu. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) « prend acte à regret de cette décision » et « appelle le ministère de la Santé à prendre ses responsabilités et à trouver rapidement une solution, acceptable pour tous ». Afin de manifester sa désapprobation, la FSPF a même décidé de ne pas soutenir la prochaine campagne de collecte des pompes à insuline OmniPod à l’officine. LA FSPF justifie ainsi sa position : le syndicat conçoit que « l’absence de financement pousse l’éco-organisme à ne pas collecter, mais tient à rappeler que la profession a su s’investir, à titre gracieux, dans les deux premières campagnes de collecte des pompes à insuline OmniPod ». Alors s'il n'y a pas de collecte de DASTRI, il n'y aura pas de collecte d’Omnipod !
L’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) manifeste également son désaccord. Le syndicat estime que, sans contrepartie de la part de DASTRI, les pharmaciens ne pourront pas maintenir le travail de collecte et de stockage, non rémunéré, qu’ils effectuent pour DASTRI.
Pour évaluer ce travail fourni gratuitement par les pharmaciens pour DASTRI, le syndicat a mené une enquête auprès de ses adhérents. Au total, sur 2 791 réponses, 50 % des pharmacies ont estimé que la surface occupée par les cartons DASTRI dans l’officine équivalait à 2 m2. 40 % d'entre eux ont évalué que le travail effectué par leur équipe dans la gestion des DASRI représentait entre 100 et 200 euros par an. Par ailleurs, 56 % des pharmacies sont globalement satisfaites du rythme de collecte de DASTRI. « Ces résultats ont immédiatement été transmis au ministère de la Santé afin de clarifier la situation », indique l’USPO. « L’objectif est de trouver une sortie de crise rapidement, le plus important étant d’assurer une augmentation de la couverture vaccinale dans les régions expérimentales », ajoute le syndicat.
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