Le texte sur la coordination proposé hier satisfait globalement les syndicats de pharmaciens. Les représentants des médecins, en revanche, pourraient bien faire barrage lors de la signature d’ici à la fin juin.
L’ultime séance sur l’exercice coordonné et plus particulièrement le financement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) a eu lieu hier. Elle réunissait Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie et une quarantaine de syndicats de professions de santé. Le texte proposé par l’assurance-maladie a intégré les modifications apportées par les syndicats de pharmaciens. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), se satisfait de voir figurer les protocoles portant sur les soins non programmés, l’accompagnement des patients chroniques, ou encore le dépistage et la prévention. « Ces ajouts sont en totale cohérence avec la loi santé et notre stratégie », se félicite le président de l’USPO.
Pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « l’intégration des protocoles issus de Ma Santé 2022 était un prérequis pour que les pharmaciens puissent adhérer pleinement aux CPTS ». De plus, Philippe Besset se réjouit d’une modification des tailles de CPTS en fonction des financements, dont la plus grande taille est passée de plus de 250 000 habitants à plus de 200 000. Puis, en séance, la taille 4 a encore été modifiée et concerne désormais les CPTS de plus de 175 000 habitants. « Le but est de ne pas promouvoir de très grandes CPTS pour conserver une taille humaine, un bassin de vie où les professionnels se connaissent, et pourront facilement travailler ensemble », confie le président.
Autre apport à ce texte, la prise en compte de la télémédecine comme nouveau mode d’amélioration de l’accès aux soins. La CNAM devrait mettre une dernière fois la main au texte avant de le présenter dans une dizaine de jours aux syndicats. Reste cependant une inconnue de taille. Les syndicats de médecins, empêtrés dans une négociation parallèle sur les assistants médicaux et inquiets de certaines mesures de la future loi santé, pourraient bien mettre leur signature dans la balance. Un jeu dangereux, estime Gilles Bonnefond, car en cas de barrage des médecins, les sénateurs pourraient prendre la mouche et remettre en cause le statut de médecin traitant. De son côté, Philippe Besset craint que « les médecins refusent de signer s’ils sont poignardés par ailleurs, par exemple sur la liberté d’installation » et insiste : « Une CPTS sans médecin n’a aucun sens. »
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