L’estimation chiffrée concernant les conséquences des mesures prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 sur le budget de la Sécurité sociale était très attendue. Hier, Gérald Darmanin, ministre de l’Action des Comptes publics, a annoncé un déficit record de 41 milliards d’euros. A minima.
Auditionné hier par la commission des Affaires sociales du Sénat, Gérald Darmanin n’a pas mâché ses mots : le déficit de la Sécurité sociale atteindra au moins 41 milliards d’euros en 2020. « Du jamais vu », souligne-t-il en évoquant des « chiffres qui donnent le tournis ». À titre de comparaison, au pire de la crise, ce déficit était de 28 milliards d’euros en 2010. Après des années de maîtrise médicalisée, ce déficit a été ramené, sur l’exercice 2019 à 1,9 milliard d’euros. Mais ce résultat largement amélioré au fil des années « nous paraît loin aujourd’hui », note Gérald Darmanin. La prévision initiale tablait sur un déficit de 5,4 milliards d'euros pour 2020.
Ces 41 milliards d’euros de déficit intègrent environ 8 milliards d’euros de dépenses supplémentaires – dont les 4 milliards destinés à Santé publique France pour l’achat de matériel pour lutter contre le Covid-19, les 3 milliards pour les hôpitaux, et plus d’un milliard pour les arrêts de travail liés au Covid-19 – et surtout « l’effondrement des recettes » de 31 milliards d’euros (cotisations, CSG, TVA, taxe sur les salaires). Mais selon le ministre, il s’agit là d’une « hypothèse favorable » puisque d’autres dépenses pourraient impacter davantage le trou abyssal de la Sécu. Il a ainsi évoqué un possible « rattrapage » des dépenses de soins de ville, en plus de l'aide annoncée pour compenser la perte d'activité des soignants libéraux qui est évaluée à « un peu plus d'un milliard d'euros » à ce stade. De plus, cette « hypothèse favorable » part du principe que « l'ensemble des cotisations patronales reportées seront payées d'ici à décembre, ce qui ne sera probablement pas le cas », puisqu’en sus d’un étalement des paiements, les entreprises de certains secteurs devraient bénéficier d’annulations de paiement.
En outre, les recettes de la Sécurité sociale restent tributaires de l’ampleur de la récession économique, d’où « le caractère exceptionnel et changeant » de ces prévisions budgétaires. Pour l'heure le gouvernement table sur un PIB en baisse de 8 %, mais « plus la croissance sera négative, plus les chiffres se détérioreront ».
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