Les URPS de pharmaciens, de médecins et d’infirmiers libéraux du Grand Est ne décolèrent pas : après avoir mis au point un système fiable de distribution des vaccins en officine et l’avoir présenté aux pouvoirs publics, ces derniers en ont repris le principe, mais d’une manière qu’ils jugent incomplète, centralisée et technocratique. Ils viennent de le faire savoir dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre.
En mars 2020, ces trois URPS avaient mis au point un système de distribution des masques à l’officine pour les médecins et les infirmiers, Distrimasques. Fortes de cette expérience, elles ont développé Distrivac sur les mêmes bases : chaque médecin s’inscrit dans une officine, et celle-ci lui fournit le nombre de doses dont il a besoin, en fonction de sa patientèle.
« Nous avons présenté Distrivac au ministère de la Santé où il a suscité un grand intérêt », explique Claude Windstein, officinal alsacien qui fut l’artisan, côté pharmaciens, du succès de Distrimasques. Quelques jours plus tard, la Direction générale de la Santé a présenté le dispositif national de délivrance : il reprend certains aspects de Distrivac, dont « l’appariement » des médecins auprès des pharmaciens, mais sans les mesures qui permettent d’adapter le nombre de doses aux besoins réels et de contrôler qu’elles seront utilisées là où elles sont nécessaires.
« Mis devant le fait accompli », les présidents des trois Unions y voient « le peu de cas que fait l’État des professionnels libéraux dans les régions », en imposant un dispositif national qui ne tient pas compte, selon eux, des particularités locales : « Il y aura des flacons dans des pharmacies qui auraient pu être plus utiles dans d’autres, et tous nos patients ne bénéficieront pas de vaccins au bon endroit et au bon moment. » En outre, « Distrivac était parfaitement transférable à tous les vaccins, alors que le plan de la DGS ne concerne que les vaccins d’AstraZeneca », selon les URPS.
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