En juillet 2017, la FSPF refusait de signer l’avenant n° 11 à la convention pharmaceutique. Pour le syndicat le compte n’y était pas. Plus précisément, il estimait que l’investissement apporté par cet avenant était insuffisant au regard des mesures négatives prévues pour l’économie des officines, telles les baisses de prix. Qu’en est-il sept mois après l’entrée en vigueur de la réforme de la rémunération ?
Son président, Philippe Gaertner, se dit toujours inquiet. Même si le chiffre d'affaires (CA) progresse de 1,36 % (196 millions d'euros) entre janvier et juillet 2017, il relève que la rémunération (marge HT avec honoraire complexe) recule de 10 millions d'euros. Mais surtout, « la hausse du CA s'explique uniquement par la commercialisation sur les sept premiers mois de 2018 de nouveaux produits très chers », souligne-t-il, précisant qu'ils représentent à eux seuls un CA de près de 430 millions d'euros, soit le double de celui des produits présentés au remboursement. Or, pointe Philippe Gaertner, à fin juillet, seulement 57 % des pharmacies avaient vendu ces médicaments. Ce qui lui fait dire que la répartition du gain (10 millions d’euros en termes de rémunération) est inégale sur le réseau.
Aux 10 millions d’euros de perte de rémunération depuis le début de l’année, le président de la FSPF ajoute la baisse des remises sur les génériques et l’augmentation des charges. Au total, il évalue le manque à gagner pour l’officine à environ 80 millions d’euros sur les sept premiers mois de l’année.
Signataire de l’avenant n° 11, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), assure au contraire que la réforme montre son efficacité (« le Quotidien » du 3 septembre). Pour lui, « le gain de marge de la réforme en cours n’aura pas été suffisant pour compenser la perte des honoraires de dispensation de 1 euro à la boîte », les pertes enregistrées étant uniquement dues aux baisses d’unités délivrées. « Les sept premiers mois de la réforme 2018-2020 témoignent, après trois années de perte, des premières évolutions positives et d’une stabilisation de la marge, comme le prévoit l’avenant conventionnel n° 11 signé par l’USPO, et malgré des baisses des prix et d’activité », affirme Gilles Bonnefond. Le président de l’USPO ajoute : « Nous ne sommes qu’à la moitié de la première étape, et les étapes suivantes de 2019 et 2020 seront encore plus protectrices par rapport aux baisses de prix. »
À l’inverse, Philippe Gaertner estime que l’instauration de nouveaux honoraires à partir du 1er janvier 2019 n’est pas de nature à améliorer la situation. « Sur 2018, tous les indicateurs sur lesquels reposeront les évolutions du mode de rémunération sont en baisse par rapport à 2017 », s'inquiète-t-il. Entre janvier et juillet, le nombre d’ordonnances recule de 3 %, celui des prescriptions de 5 lignes et plus diminue de 2,6 % et celui des unités, de 1,2 %. Mais pour l’heure, Philippe Gaertner déplore qu'un nouvel arrêté de marge prévoyant l'instauration des nouveaux honoraires pour l'année prochaine ne soit toujours pas publié. « Il n’y a eu aucune concertation sur le sujet et nous ne connaissons toujours pas les paramètres pour le 1er janvier 2019 », regrette-t-il, craignant un cafouillage avec l'assurance-maladie, comme cela s'est passé au début de cette année avec l'introduction des nouveaux taux de marge (« le Quotidien » du 11 janvier).
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