« IL S’AGIT d’administrer des virus affaiblis ayant le caractère de ne jamais tuer et de donner une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle ». La vaccination, promesse de protection ? C’est en tout cas ainsi que le grand Louis Pasteur l’avait définie. En dépit de ses succès, depuis ses origines jusqu’à nos jours, la vaccination n’a cessé de susciter le débat et la controverse. Quelques épisodes historiques célèbres ont ainsi marqué les débuts de la vaccination, telles la revolta de vaccina en 1904 au Brésil, ou la diffusion en Angleterre, à la même époque, de caricatures figurant des gens vaccinés en train de se transformer en vache - le mot vaccin vient de la vaccine bovine qui servait à immuniser. Aujourd’hui encore, la vaccination rencontre une opposition très vivace, régulièrement réactivée. Mais en France, analyse le sociologue Jocelyn Raude, « la vraie grande controverse sur la vaccination est intervenue en 2009 autour du vaccin contre la grippe H1N1 ». La confiance des Français dans le geste préventif est alors passée en quelques mois de 90 % à près de 60 %. Un geste auquel pourraient bien un jour participer les pharmaciens, à l’image de ce qui se fait déjà au Portugal ou au Royaume-Uni où les officinaux vaccinent au sein même de leurs officines. Cette stratégie de proximité a d’ailleurs fait la preuve de son efficacité. En Irlande, 22 % des patients passés par le réseau officinal se sont fait vacciner contre la grippe saisonnière pour la première fois. Promesse de succès ? « Se vacciner est un geste civique », déclarait, en tout cas, Marisol Touraine lors du lancement de la semaine de la vaccination. Et la ministre de rappeler le rôle bénéfique que pourrait jouer l’inscription des rappels vaccinaux dans le futur dossier pharmaceutique. Une autre promesse ?