À compter de ce lundi, le port du masque FFP2 est obligatoire dans certains lieux clos en Autriche et en Bavière (sud de l'Allemagne). Une telle mesure est-elle envisageable en France ?
Outre-Rhin, alors que le nombre de décès quotidiens liés au Covid-19 atteint ces derniers jours des niveaux encore jamais observés depuis le début de la pandémie, le port du masque FFP2 pourrait être généralisé dans les lieux clos. La mesure est en tout cas envisagée par la chancelière allemande, Angela Merkel, qui ne cesse de durcir les restrictions depuis la mi-décembre afin de limiter la propagation du Covid-19. Sans attendre une éventuelle mesure nationale, le gouvernement régional de Bavière, inquiet par la propagation des variants du Covid-19, oblige depuis ce lundi tous ses citoyens âgés de plus de 15 ans à porter un masque FFP2 dans certains lieux fermés accueillant du public (mais pas dans la rue). Dans les transports en commun, les commerces ou encore dans les cabinets médicaux bavarois, porter un masque en tissu ou un masque chirurgical ne sera donc plus suffisant.
S'il offre une protection plus importante face au Covid-19, le masque FFP2 est aussi beaucoup plus coûteux (entre 2 et 5 euros l'unité en Allemagne). Afin d'aider la population à s'équiper, l'état régional de Bavière a récemment commandé 2,5 millions de masques FFP2 et certains seront distribués gratuitement aux personnes les moins fortunées. Néanmoins, comme le relève le magazine pharmaceutique « Pharmazeutische Zeitung », la commande effectuée par l'état régional de Bavière ne permettra d'équiper que 500 000 personnes environ, alors que la Bavière compte 13 millions d'habitants. Difficile d'imaginer alors que les tous Bavarois puissent régulièrement acheter et porter ces masques habituellement réservés au secteur hospitalier. À moins de réutiliser plusieurs fois le même masque FFP2 ce qui serait évidemment problématique du point de vue sanitaire. Des médecins allemands ont notamment rappelé qu'un masque FFP2 porté de manière inadéquate « n'offrait pas de protection particulière par rapport aux autres types de masques ».
En France, de nombreux membres de la communauté scientifique ont également fait part de leur scepticisme quant à la pertinence de cette mesure. Dans les colonnes du « Journal du dimanche », Fabien Squizani, membre du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a qualifié la mesure d'« excessive » car les masques FFP2 sont « conçus pour des soins et ne doivent pas être portés en permanence », estime-t-il. Des voix s'élèvent enfin pour rappeler le caractère « inconfortable » du masque « bec de canard », un point qui rendrait difficile son acceptation au sein de la population générale.
En revanche, le HCSP aurait recommandé, depuis ce lundi, de ne plus utiliser les masques en tissu ayant la norme AFNOR compte tenu de l'émergence de plusieurs nouveaux variants du coronavirus. Selon « La Voix du Nord », qui a relayé cette information, le HCSP aurait fait part de cet avis au ministère de la Santé, précisant que le port de masques chirurgicaux et de catégorie 1 devrait désormais être préconisé pour « toute personne de plus de 6 ans ».
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