À l’approche de la présidentielle, le GEMME interpelle les candidats avec 15 propositions pour réaffirmer la place du générique et du biosimilaire en France. Rappelant le rôle de ces médicaments dans la préservation du système de santé et dans la fragile souveraineté sanitaire mise en lumière par la crise, le GEMME prévient qu’il n’y aura « pas d’industrie des médicaments matures pérenne sans un environnement économique et fiscal adapté à ces spécialités ».
Pour Stéphane Joly, président du GEMME, le rôle stratégique du générique s’est encore renforcé lors de la crise du Covid. Ces médicaments jouent le « rôle de bouclier sanitaire contre les pénuries », réduisent « la dépendance de la France en médicaments essentiels » et permettent au système de santé de réaliser jusqu’à 3 milliards d’euros d’économies chaque année. Pourtant, l’industrie des médicaments matures se fragilise en raison des baisses de prix successives depuis plusieurs années et désormais de la clause de sauvegarde, une taxe dont doivent s’acquitter les laboratoires pharmaceutiques quand les dépenses de médicaments remboursés dépassent un seuil fixé par l’État. À cela s’ajoutent l’inflation et les hausses de prix de l’énergie qui peuvent alourdir la facture de 10 à 15 % supplémentaires, tandis que le prix des médicaments reste le même ou baisse. « Le prix moyen d’un comprimé générique est de 11 centimes », souligne Sébastien Michel, vice-président aux affaires publiques du GEMME.
C’est dans ce cadre que l’association décline 15 propositions sur trois axes majeurs, à savoir préserver l’accès aux soins et à des médicaments de qualité pour le plus grand nombre, garantir l’attractivité de la France et renforcer sa souveraineté sanitaire, définir un environnement administratif efficient et connecté. Le GEMME met en avant deux propositions phares « pour enclencher une nouvelle dynamique dès le début du quinquennat » qui permettraient de libérer un « potentiel d’au moins 2 milliards d’euros d’économies annuelles supplémentaires pour le système de santé ». Il propose une augmentation du taux d’utilisation des génériques et biosimilaires en faisant passer l’objectif de prescription dans le répertoire générique de 48 à 65 % et la pénétration des biosimilaires en ville de 25 à 80 %. Pour cela, il est nécessaire d’élargir le périmètre de ce répertoire, de rendre effective l’obligation de prescrire en DCI, de favoriser l’utilisation des logiciels d’aide à la prescription (LAP) et d’encourager la mise en place de dispositifs incitatifs à destination des professionnels de santé. Il est aussi urgent de publier les textes réglementaires prévus par la loi pour que les médicaments hybrides puissent se développer.
La 2e proposition phare du GEMME est d’instaurer « une fiscalité équilibrée pour les médicaments matures », donc pour les génériques, les hybrides et les biosimilaires, en particulier en réformant la clause de sauvegarde. Parmi ses autres propositions, le GEMME, qui se félicite que la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2022 consacre le droit de substitution biosimilaire du pharmacien, appelle à élargir la liste des molécules substituables qui serait actuellement limitée à deux et qui n’a pas encore été publiée. Il aimerait également que soit instaurée la substitution systématique à l’initiation d’un traitement. D’autre part, l’association souhaite que des communications institutionnelles soient mises en place pour améliorer la connaissance des hybrides et des biosimilaires par le grand public, ainsi que des communications en direction des professionnels de santé pour rappeler leur rôle essentiel de prescripteur et dispensateur de ces médicaments « pour la bonne santé de notre système et l’accès pérenne aux soins pour tous ».
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