Alors que la Guadeloupe est confrontée à de graves troubles depuis plusieurs jours, dans un contexte d'opposition aux mesures anti-Covid, des professionnels de santé de l'île ont été la cible d'attaques d'une rare violence.
En Guadeloupe, un mouvement de contestation du passe sanitaire et de l'obligation vaccinale des soignants a dégénéré en violences urbaines depuis déjà plus d'une semaine. Dans un communiqué, l'agence régionale de santé de Guadeloupe a dénoncé « les agressions physiques que les professionnels de santé ont subies ces derniers jours alors qu'ils allaient soigner les pères, les mères et les enfants de l'île ». Ce week-end, une pharmacie située dans la commune de Morne-à-l'Eau a été pillée et vandalisée, un fait malheureusement loin d'être isolé. L'ARS déclare en effet que d'autres pharmaciens ont également été victimes d'agressions et les officinaux ne sont pas les seuls visés. Un médecin a été « tenu en joue avec un fusil sur la tempe à la sortie de sa garde aux urgences au niveau d’un barrage » ; des occupants du véhicule de l'HAD (hospitalisation à domicile) ont été « pris à partie par des personnes armées dans la soirée du 20 novembre », une course-poursuite a eu lieu « dans le parking d'une clinique » et un « droit de passage (est) réclamé aux points de blocage » pour laisser passer les véhicules, y compris quand ils appartiennent à des soignants.
L'ARS fait savoir que « des plaintes sont systématiquement déposées et que des poursuites seront engagées ». L'agence s'inquiète par ailleurs des conséquences de ces attaques sur la santé des malades. « Le report de leurs soins peut être dangereux » et les délais d'attente aux barrages exposent à « la dégradation de l'état de santé de la personne », veut souligner l'ARS, qui alerte enfin sur la situation « des personnes isolées, âgées ou handicapées qui ont pu se retrouver seules à leur domicile car leurs enfants, leurs aide-ménagères n'ont pu venir leur donner à manger ou dormir avec elles ».
Après avoir condamné ces faits et appelé au calme, le Premier ministre a annoncé la création d'une « instance de dialogue » afin de « convaincre et d'accompagner individuellement » les professionnels concernés par l'obligation vaccinale. L'exécutif s'est déjà engagé à trouver « d'autres types de vaccins » que ceux à ARN messager pour les personnes qui les refusent.
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