Hyalgan, restait la seule solution injectable d'acide hyaluronique remboursée (à 15 %) en traitement symptomatique de l'arthrose du genou. Mais au 1er décembre 2017, ce médicament ne sera plus pris en charge par l’assurance-maladie, selon un arrêté publié au « Journal officiel » du 12 octobre 2017.
Dans cet arrêté, la décision de déremboursement est très argumentée. Les autorités de santé rappellent que « le service médical rendu d’Hyalgan a été jugé insuffisant » et que, « au regard de plusieurs éléments, il n'est pas possible de dégager l'intérêt pour la santé publique de la spécialité ». Le ministère de la Santé relève entre autres « la faiblesse méthodologique des études cliniques » et rapporte qu’« aucune démonstration probante n'établit à ce jour la supériorité d’Hyalgan par rapport au placebo, ni une diminution du recours aux anti-inflammatoires non stéroïdiens liée à son utilisation ». Par ailleurs, le ministère souligne que des alternatives thérapeutiques existent : « Le paracétamol et, lors des poussées aiguës, les AINS oraux ou topiques, et les injections intra-articulaires de corticoïdes utilisables également durant les phases congestives. »
Levée de boucliers
Le médicament Hyalgan suit donc la même destinée que les dispositifs médicaux à base d’acide hyaluronique (Adant, Arthrum, Durolane, Euflexxa, Go-On, Ostenil, Sinovial, Structovial, Synvisc-One Et Synocrom) qui, eux, ont été déremboursés au 1er juin 2017, alors qu'ils étaient pris en charge à 60 % après échec des antalgiques ou intolérance aux AINS. À cette époque, la vague de déremboursement soulève l’indignation des rhumatologues et de l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), qui reconnaissent à ces traitements « un effet, certes modéré, mais qui permet de retarder le passage à la prothèse du genou ». En avril 2017, les rhumatologues et l’AFLAR, ont adressé une lettre aux autorités de santé et une pétition mise en ligne a recueilli près de 190 000 signatures. Face à cette levée de boucliers, le gouvernement a toutefois maintenu le cap du déremboursement, avec pour point d’orgue, celui d’Hyalgan qui prendra donc effet ce 1er décembre.
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