La France n'est pas le seul pays à être confronté à la guérilla des anti-vacccins. En Italie, alors que les enfants se préparent à reprendre le chemin de l'école, l'obligation d'être vaccinés contre 10 maladies (dont la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou la rougeole) pour être acceptés en crèche ou à l'école maternelle provoque des tensions dans le pays.
Fin juillet, les parlementaires italiens ont voté un décret-loi gouvernemental visant à rendre obligatoire dix vaccins (dont ceux contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou la rougeole). À défaut, les enfants ne seront plus autorisés à se rendre à la crèche ou à l'école maternelle. Des amendes de 100 à 500 euros sont également prévues pour les parents qui ne se mettront pas en conformité avec loi. En France, ce sont 11 vaccinations qui deviendront obligatoires en janvier.
Mais la mesure, dont l'objectif est de lutter contre le faible taux de couverture vaccinale, provoque des remous de l'autre côté des Alpes. À la tête de la fronde, un mouvement anti-vaccins (no vax), opposé au caractère obligatoire de la vaccination.
Pour les autorités, il s'agit de porter les taux de couverture vaccinale de la population à 95 % comme le recommande l'OMS, taux jugé nécessaire pour atteindre « le seuil d'immunité de groupe » pour une maladie. Cette décision survient aussi dans un contexte de recrudescence de la rougeole dans le pays, avec 4 238 cas recensés depuis le début de l'année, dont trois mortels, 88 % des cas concernant des personnes non vaccinées, selon le ministère de la Santé. « Nous devons éviter de laisser ouverte une zone de risque pour les plus petits », explique la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, à l'origine du décret-loi.
Mais les adversaires de la loi la jugent « clairement illégitime, attentatoire à la liberté de choix thérapeutique et non motivé par une quelconque urgence épidémique ».
Opposées au texte, certaines régions n'hésitent pas à engager un bras de fer avec l'État. Ainsi, la région de Vénétie a déposé un recours contre le décret Lorenzin devant la cour constitutionnelle. Son président, Luca Zaia, affirme que la bataille n'est pas lancée « contre les vaccins mais contre leur caractère obligatoire ». En attendant la décision de la cour constitutionnelle, la Vénétie vient d'adopter un moratoire de deux ans sur la loi, reportant son éventuelle application à l'année scolaire 2019-2020. Une mesure à laquelle la ministre de la Santé a aussitôt répliqué en annonçant que ses services n'excluaient aucune « action relevant de sa compétence » pour protéger la santé des habitants de la Vénétie.
Dans son combat, Mme Lorenzin peut compter sur le soutien de l'Emilie-Romagne, région voisine de la Vénétie. « Les maladies ne s'arrêtent certainement pas aux frontières des régions », fait valoir son conseiller régional chargé des politiques de santé, Sergio Venturi. « Nous sommes dans le théâtre de l'absurde », affirme-t-il en évoquant le moratoire de deux ans adopté par la Vénétie.
Avec l'AFP.
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