La Haute Autorité de santé, qui avait validé il y a un an la prolongation de l’IVG médicamenteuse en ville à neuf semaines d’aménorrhée, recommande la pérennisation de ce dispositif pris dans le cadre des mesures d’urgences.
Amener le délai légal de l’IVG médicamenteuse en ville à celui en vigueur en milieu hospitalier, c’est-à-dire de sept à neuf semaines d’aménorrhée, avait été l’une des mesures phare prises par le ministère de la Santé en avril 2020 dans le cadre du premier confinement. La Haute Autorité de santé (HAS), qui avait validé ce dispositif à l’époque, préconise aujourd'hui sa pérennisation afin d’en assurer l’accès à toutes les femmes, un quart des IVG médicamenteuses s’opérant en ville.
Dans ses recommandations, la HAS précise le protocole médicamenteux.
Pour les femmes qui sont à moins de 7 semaines d'aménorrhée, il est recommandé soit une prise de 600 mg de mifépristone par voie orale suivie, 24 à 48 heures plus tard, de 400 µg de misoprostol par voie orale, soit une prise de 200 mg de mifépristone par voie orale suivie, 24 à 48 heures plus tard, de 400 µg de misoprostol par voie transmuqueuse orale ou sublinguale (hors AMM).
Pour les femmes entre 7 et 9 semaines d'aménorrhée, le protocole est : une prise de 200 mg de mifépristone par voie orale suivie, 24 à 48 heures plus tard, de 800 μg de misoprostol en une seule prise, par voie transmuqueuse orale ou sublinguale (hors AMM).
À noter que l’utilisation du géméprost (Cervagème 1 mg ovule) n'est pas recommandée en raison de ses effets secondaires.
Quant au misoprostol, il ne doit pas être administré par voie vaginale mais par voie transmuqueuse orale ou sublinguale. La HAS précise que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) doit statuer sur une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) du misoprostol, dépourvu pour l’heure d’une AMM au-delà de 49 jours d'aménorrhée.
Les deux médicaments, mifépristone et misoprostol, doivent pouvoir être pris à domicile. La présence d’un professionnel de santé n’est pas obligatoire. En ville comme à l’hôpital, la prévention de la douleur doit être systématique avec la prescription d’antalgiques de palier 1, par exemple, ibuprofène à dose antalgique, et de palier 2, par exemple, paracétamol associé à l'opium ou à la codéine.
Pour des raisons de sécurité, la HAS recommande aux professionnels d'évaluer la possibilité de la patiente de se rendre ou de joindre rapidement 24 heures/24 un établissement de santé afin d’être prise en charge en cas de complications. Si ces conditions de sécurité ne sont pas réunies (isolement géographique ou social…), l'hospitalisation (à domicile, partielle…) doit être privilégiée.
Que ce soit pour une IVG en ville ou à domicile, la HAS insiste sur la nécessité d'une visite de suivi, entre le 14e et le 21e jour pour s'assurer de l'arrêt de la grossesse.
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