Une des mesures importantes concerne la création d'un comité de suivi. Il aura pour mission d’établir un nouveau cahier des charges à destination des 37 centres spécialisés obésité (CSO) français pour le premier trimestre 2020. Ce comité comprendra des représentants des CSO, des spécialités médicales et paramédicales, des sociétés savantes, des associations de patients, des ARS, de l’Assurance-maladie, de la HAS et des fédérations hospitalières.
Pour Anne-Sophie Joly, présidente du Collectif national des associations d’obèses (CNSO) et membre du futur comité, le cahier des charges à venir « donnera davantage de missions aux CSO, concernant le suivi des patients et la prévention, la pertinence et la qualité dans les soins ». Les CSO devront ainsi jouer un rôle actif dans le déploiement du 4e plan national nutrition santé, la structuration des parcours de soins ou encore la tenue des réunions de concertation pluridisciplinaire entre la ville et l’hôpital. Ils devront enfin généraliser le développement de programmes d'éducation thérapeutique, ce que nombre d'entre eux font déjà.
Une telle montée en puissance nécessitera une augmentation des moyens. « Les CSO ont besoin de davantage de personnel et notamment d’infirmières de coordination », estime Anne-Sophie Joly. L’enveloppe actuelle de 3 millions d’euros qui leur est dédiée « pourra être réévaluée, notamment au regard des efforts réalisés », confirme pour sa part le ministère.
Chirurgie bariatrique : appliquer (enfin) les recommandations
Autre chantier du comité de suivi : la chirurgie bariatrique, ses indications et le suivi post-chirurgical. Pour Anne Sophie Joly, il faut en premier lieu s'assurer de l'application des recommandations émises par la Haute Autorité de santé en 2009, ainsi que des critères de réalisation des interventions de chirurgie bariatrique chez les moins de 18 ans, émis en 2016.
« Ce type de chirurgie est trop souvent perçu comme une opération de chirurgie esthétique, explique Anne-Sophie Joly. Or il faut que chaque intervention fasse l'objet d'une décision lors d'une réunion de concertation pluridisciplinaire, que le patient soit conscient qu'il ne sera pas guéri et qu'il fera l'objet d'un suivi post-chirurgical régulier. Il est aussi important que ne soient autorisés à opérer que des médecins qui sachent pratiquer toutes les techniques chirurgicales. »
Les propos d'Anne-Sophie Joly rejoignent les observations du rapport rendu en 2017 par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Ses auteurs dénonçaient un suivi global de la chirurgie bariatrique qui n'était « pas à la hauteur des enjeux de santé publique et de sécurité sanitaire [...] dans un contexte général de faible encadrement des pratiques ».
Les 30 recommandations de l'IGAS constituent la base de la feuille de route ministérielle. L'institution demandait notamment la mise en place d'un régime d'autorisation multicritère inspiré de celui de la chirurgie des cancers, incluant un minimum de 50 à 100 interventions par an. Ce régime d'autorisation sera effectif dès l'année prochaine, selon un communiqué du ministère « sur la base de seuils d'activité et d'engagement à respecter des critères d'une prise en charge de qualité, notamment en termes de suivi des patients », précise le texte.
Les interventions de chirurgie bariatrique ont triplé en 10 ans, passant de 20 000 à plus 60 000 par an, faisant de la France un des pays européens où cette pratique est la plus fréquente. En septembre dernier, la Haute Autorité de santé a entamé une évaluation de la sécurité des différentes techniques émergentes de chirurgie bariatrique. Dans ce cadre, elle a d'ores et déjà préconisé le déremboursement du by-pass gastrique en oméga (BPGO). Huit millions de Français adultes souffrent d'obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30), dont 500 000 sous une forme sévère.
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