EN FRANCE, la vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite est obligatoire. « Nous sommes le seul pays, avec l’Italie, à avoir une obligation vaccinale pour certaines maladies », constate Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV) du HCSP. Pourtant, cette obligation n’est pas forcément synonyme de meilleure couverture vaccinale, par rapport à des pays où elle n’existe pas. Pour Daniel Floret, elle pose au contraire de nombreux problèmes. « On peut s’étonner que l’obligation se réfère à des maladies qui ont quasiment disparu, alors que les vaccins pour d’autres maladies comme l’hépatite B ou la coqueluche sont seulement recommandés. Le public a tendance à les considérer comme de niveau inférieur et à croire qu’ils sont facultatifs. » Il note aussi que « certaines personnes veulent que leurs enfants ne reçoivent que le vaccin obligatoire. Or le vaccin pour le DTP seul n’existe plus, il est combiné à d’autres vaccins, non obligatoires, ce qui peut décourager les parents d’effectuer la vaccination ».
Le HCSP souhaite donc lancer le débat sur une éventuelle levée de l’obligation vaccinale. « C’est un problème de société, qui doit être discuté. Il appelle une réponse politique, car l’obligation vaccinale est inscrite dans la loi », souligne Daniel Floret. Si l’obligation est maintenue, le HCSP souhaite que la liste des vaccins faisant l’objet d’une obligation soit fixée par des experts et que les critères pour qu’un vaccin entre ou sorte du champ de l’obligation vaccinale soient clairement déterminés. « Quel que soit le choix final, il faudra aussi donner un statut juridique à la recommandation vaccinale, afin qu’elle ne soit pas considérée comme facultative, ajoute le président du CTV. Le refus de vaccination devrait être un choix effectué de façon active, par écrit, et on devrait pouvoir demander des comptes à des parents qui refusent les vaccinations recommandées par les autorités de santé. »
Dans tous les cas, « le moindre changement devra être accompagné d’une campagne de communication rappelant l’importance de la vaccination. Car arrêter l’obligation vaccinale ne veut pas dire arrêter la vaccination ! », conclut Daniel Floret.
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