Face à l’échec de la stratégie vaccinale contre le méningocoque C, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande d’avancer la vaccination des nourrissons à l’âge de 5 mois au lieu de 12-24 mois.
En 2010, la France a instauré une stratégie de vaccination contre le méningocoque C consistant, d’une part, à vacciner systématiquement des nourrissons âgés de 12 mois à 24 mois et, d’autre part, à vacciner les sujets âgés de 2 ans à 24 ans. Cette stratégie avait pour objectif de créer une immunité collective qui aurait permis de protéger les enfants de moins d'un an des infections méningococciques invasives de sérogroupe C (IIM C), à l’instar de celle obtenue au Royaume-Uni et aux Pays Bas grâce à des campagnes de vaccination rondement menées.
Malheureusement, en France, cette stratégie a été un véritable échec : en l'absence de communication institutionnelle, le message sur l'importance de cette vaccination n'est pas passé. De ce fait, les taux de couverture vaccinale ont été très insuffisants, ce qui s’est accompagné d’une incidence élevée d’IIM C, en particulier chez les nourrissons de moins d’un an. Ainsi, entre 2010 et fin 2015, on dénombre 77 cas d’IIM C chez le nourrisson, dont 28 cas de purpura fulminans et 8 décès. Malheureusement, « il semble aujourd’hui illusoire de compter sur une immunité de groupe suffisante pour protéger indirectement les nourrissons de moins d’un an », indique le HCSP dans un avis. Pour cette raison, l'autorité de santé recommande d’avancer la vaccination des nourrissons à l’âge de 5 mois (au lieu de 12-24 mois). Cet avancement de l’âge de vaccination est transitoire, dans l’attente d’obtenir une immunité de groupe.
Pour atteindre cette dernière, le HCSP recommande l’application des recommandations vaccinales en vigueur en insistant sur l’importance de la vaccination des adolescents (11-13 ans) et des jeunes adultes (14-24 ans). Ces tranches d’âge sont par ailleurs à risque élevé d’infection à méningocoque C. « Les autorités de santé doivent mettre en place une campagne nationale active de vaccination de rattrapage et de profiter de toute occasion pour mettre à jour le calendrier vaccinal (les rendez-vous vaccinaux à 6 ans, à 11-13 ans, les demandes de certificats médicaux…) », insiste le HCSP.
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