C'est une place de village de carte postale. À Meynes (Gard), la place de la mairie compte, outre l'hôtel de ville, un tabac-presse, une pizzeria, une poste, un coiffeur et une pharmacie. Cela fait maintenant 14 ans que ses titulaires, Valérie et Éric Garnier, se sont installés dans ce village situé tout près du Pont-du-Gard. À leur arrivée, le village comptait deux médecins, dont le cabinet se trouve au-dessus de l'officine… Idéal ! Las, un premier médecin en fin de carrière prend sa retraite sans remplaçant… tandis que son binôme décide, en 2016, de quitter l'exercice libéral pour devenir salarié. Là encore, le départ est sonné sans succession.
« C'est un moment qui a été difficile à passer. Grâce au lien de proximité que nous avions noué avec la patientèle nous en avions retenu une bonne partie. Cependant, l'absence de médecin dans la commune s'est traduite par une baisse de chiffre d'affaires de l'ordre de 10 % », explique Valérie Garnier, par ailleurs présidente de l'URPS pharmaciens Occitanie.
L'espoir renaît
Depuis le 2 janvier, date d'ouverture d'un nouveau cabinet médical situé plus haut dans le village, la pharmacienne aidée de deux préparatrices et d'une adjointe a retrouvé espoir de reconquérir une patientèle évaporée vers des officines situées dans des villages alentour pourvus en médecins. « Il ne se passe pas une demi-heure sans qu'une personne ne nous fasse état de sa satisfaction de voir des médecins s'installer dans le village », témoigne Valérie Garnier. « Pour nous, c'est quand même plus pratique et puis ça redonne de la vie au village », confirme une mère de famille venue acheter un sirop contre la toux.
Originaires de Nîmes, Valérie et Éric Garnier ont d'abord exercé dans la préfecture gardoise avant de gagner ce village de plaine, cerné par les vignes et situé à 20 kilomètres de la Rome française. « Nous avons eu envie d'un exercice rural. Nous sommes ici beaucoup plus proches des patients. Ils prennent plus de temps et nous aussi. C'est important pour le conseil. Notre qualité de vie et de travail s'en ressent », poursuit la titulaire de l'officine qui réalise 95 % de son chiffre d'affaires en médicament.
Les médecins généralistes installés à Meynes sont a priori là pour un moment. S'il reste une dizaine d'années d'exercice à la première occupante, son associée et la troisième généraliste en passe de s'installer finissent tout juste leurs études à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes. Toutes ont trouvé un mode d'exercice qui leur convient avec un fonctionnement à mi-temps pour chacune d'elle. Pour les campagnes, l'espoir d'une couverture médicale n'est pas entièrement perdu.
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