Ce n'est pas un secret, la France est fortement dépendante des pays étrangers, notamment asiatiques, en matière de production de médicaments. Une dépendance qui explique en grande partie pourquoi le nombre de pénuries de médicaments a explosé ces dernières années dans notre pays.
Pour inverser cette tendance, le président de la République veut relocaliser la production d'une cinquantaine de médicaments, comme il l'a annoncé lors de d'une visite le 13 juin en Ardèche, sur le site de l'entreprise pharmaceutique Aguettant. Dans un premier temps, le but sera de rapatrier ou de renforcer d'ici à cinq ans la production de 25 médicaments « essentiels », pour la plupart des génériques. Puis, dans un second temps, 25 autres médicaments devraient suivre. Autant de médicaments « pour lesquels notre dépendance aux importations extra-européennes est avérée », a rappelé Emmanuel Macron. Pour soutenir ces projets, plus de 200 millions d'euros d'investissements sont prévus.
Parmi les 25 médicaments dont la production va être rapatriée en France « dans les prochaines semaines », on trouve en premier lieu l'amoxicilline. L'entreprise pharmaceutique britannique GSK s'apprête notamment à investir 22 millions d'euros afin d'augmenter ses capacités de production d’amoxicilline en Mayenne. Autres médicaments sur lesquels les premiers efforts vont être concentrés, le paracétamol, une fluoroquinolone (la ciprofloxacine), la morphine, le fentanyl, le propofol, le midazolam, le diazépam, le clonazépam, des curares, l'adrénaline, la noradrénaline, la méthylprednisolone, l'ésoméprazole, le furosémide, le clopidogrel, le salbutamol et enfin six anticancéreux.
Une liste de 450 médicaments essentiels
En milieu de semaine dernière, le ministère de la Santé a par ailleurs dévoilé une autre liste, celle des médicaments essentiels sur lesquels « des travaux spécifiques vont être engagés pour mieux garantir leur disponibilité ». Sur les 450 médicaments figurant dans cette liste, 40 % d'entre eux « ont eu des déclarations de rupture dans les deux dernières années », précise le ministère. Toutes les références présentes dans cette liste feront notamment l'objet d'un « suivi renforcé sur les capacités d’approvisionnement » et d'une « analyse des pratiques de prescription et des tendances d’achat », détaille le ministère. Avec ces mesures, le gouvernement entend ainsi « assurer la disponibilité d’au moins un médicament essentiel pour une classe donnée de médicaments et pour une pathologie donnée afin de garantir un soin de qualité ».
Si ces dispositions porteront peut-être leurs fruits sur le long terme, les effets au comptoir ne seront pas immédiats. Le ministre de la Santé, François Braun, a d'ores et déjà prévenu qu'il faudrait se préparer à un hiver « compliqué » en matière de pénuries de médicaments.
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