En juillet, devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, Emmanuel Macron annonce que sa grande réforme de la santé sera dévoilée à l'automne.
Pour le président de la République, l’idée est « de répondre aux nouveaux risques, aux nouvelles pathologies, aux transformations de notre santé dans une société qui vieillit et où les maladies chroniques sont beaucoup plus nombreuses ».
Présenté en septembre par le chef de l’État lui-même, ce plan pour réorganiser les soins en France, baptisé « Ma santé 2022 », entend notamment placer le patient au cœur du système et mieux articuler la relation ville-hôpital. Avec cet objectif, ce plan mise notamment sur le développement des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui pourrait couvrir l’ensemble de l’Hexagone dès 2021. Pour Emmanuel Macron, « il faut arrêter d'opposer les hospitaliers aux libéraux, les généralistes aux spécialistes, les médecins aux autres professionnels de santé » et privilégier un exercice coordonné. Afin d’encourager les professionnels à exercer dans ces structures, des incitations financières sont prévues. Par exemple, certaines rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP) pourraient être conditionnées à l’adhésion à une CPTS. Au final, d'ici à 2022, « l'exercice isolé sera une aberration », affirme le président de la République.
Quelle place pour l'officinal ?
Mais que pensent les pharmaciens du plan Macron ? Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), estime qu’il présente « des idées et des intentions » pour notre système de santé, tout en faisant remarquer que peu de mesures concernent directement la pharmacie d’officine. Il trouve d’ailleurs que les officinaux auront dû mal à trouver leur place au sein des structures prévues par le plan, telles les CPTS, celles-ci étant plutôt destinées aux patients lourds. Mais, au-delà des mesures, le président de la FSPF s’interroge sur la question des moyens qui seront mis à disposition de la réforme (voir encadré).
Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, pense, pour sa part, que le plan annoncé par le chef de l’État va dans le bon sens. D’autant que, à ses yeux, de par leur répartition sur l’ensemble du territoire, les officinaux ont une carte à jouer dans le renforcement des soins de proximité prôné par Emmanuel Macron. Et selon lui, le décret « services » relatif aux conseils et prestations que peuvent proposer les pharmaciens leur permettra de s’impliquer pleinement dans la coordination des soins et d’entrer dans la stratégie de transformation du système de santé.
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