Dessinant les contours d’un plan général de lutte contre les ruptures d’approvisionnement de médicament et de vaccins, un rapport sénatorial émet plusieurs propositions impliquant la pratique officinale.
Il s’agirait tout d'abord de s’inspirer du succès du DP rupture pour l’étendre sous la forme d’une plateforme d’informations centralisées, accessibles à chacun des maillons de la chaîne du médicament. Actualisée sous l’égide de l’Agence nationale du médicament (ANSM), cette plateforme diffuserait également des indications sur l’origine des ruptures et sur les dates prévisionnelles de retour des produits.
La pharmacie d’officine a également inspiré la mission sénatoriale composée, entre autres, de deux titulaires, Martine Berthet, sénatrice de Savoie et Corinne Imbert, sénatrice de Charente-Maritime, dans la rédaction de deux autres propositions. Les pharmaciens pourraient ainsi proposer la « substitution thérapeutique » à leur patient lorsque le médicament prescrit est manquant et le prescripteur absent. Ce modèle pourrait faire l’objet d’une expérimentation de trois ans que les sénateurs proposent d’inscrire sous forme d’amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2019). À préciser que la liste des spécialités concernées serait établie par l’ANSM.
Favoriser la délivrance perlée
Le pharmacien pourrait également, à son échelle, contribuer à la lutte contre les pénuries dans le cadre de la PDA. Les sénateurs proposent ainsi de définir les conditions dans lesquelles le déconditionnement de certaines spécialités peut permettre une meilleure gestion des tensions d’approvisionnement. Pourvu, cependant, que soient « officialisées, sous l’égide de l’ANSM, les bonnes pratiques destinées à encadrer la préparation des doses à administrer par les pharmaciens ».
Les grossistes-répartiteurs pourraient être appelés eux aussi à adopter certaines pratiques de délivrance « perlée » pour les médicaments en forte tension. Le rapport suggère ainsi le déconditionnement de certains médicaments exposés à un fort risque de rupture, afin de mieux répartir les quantités entre dispensateurs.
Il va sans dire que les pharmaciens ne seront pas les seuls mis à contribution dans cette lutte contre les pénuries. Une série de mesures concernent ainsi au premier chef l’industrie pharmaceutique. Les laboratoires seront par exemple incités, par plusieurs mesures, à revoir leur stratégie de production (voir encadré).
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