Après six mois de bras de fer entre le gouvernement et les services d’urgences en grève, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a proposé une refonte du système des urgences, dotée d’un budget de 750 millions d’euros. Mais cette annonce n'a pas calmé pas la colère des soignants qui l'accusent de ne pas répondre à leurs revendications sur l'emploi.
C’est en douze propositions allant de l’admission directe pour les personnes âgées à l’élargissement des compétences des personnels paramédicaux hospitaliers, en passant par la création d’un « service d’accès aux soins » (SAS) d'ici à l'été 2020, qu’Agnès Buzyn entend répondre à la crise des urgences qui sévit depuis près de six mois sur l’ensemble du territoire. Cette refonte du système des urgences, accompagnée d'un budget de 750 millions d'euros sur trois ans, s’appuiera notamment sur une mise à contribution de la médecine libérale, l’utilisation de la télémédecine et la création de 50 maisons médicales. Agnès Buzyn a également évoqué le développement de protocoles de coopération permettant un accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes pour une entorse ou certaines prises en charge par des pharmaciens et des infirmiers.
Pour ambitieux qu’il soit, ce pacte qui vise à désengorger les urgences et à accélérer la prise en charge du patient, est loin de tempérer les revendications des grévistes. Il n’y figure en effet aucun engagement sur la création de lits, ni sur le recrutement, pas davantage sur des revalorisations salariales. Des lacunes que n’a pas manqué de souligner le collectif Inter-Urgences. Certaines représentations syndicales comme la CGT ont d'ailleurs appelé à manifester mercredi.
Côté politique, les solutions avancées par le gouvernement ont suscité de nombreuses critiques dans l’opposition. À droite, on s’interroge sur les capacités de ce plan à résorber la crise des urgences et sur les sources de son financement. Tandis qu'à gauche, plusieurs responsables doutent de la pertinence de ces réponses alors que les grévistes réclament une amélioration des conditions de travail et une mise à disposition de moyens matériels et humains (créations de lits et de postes). Dans un communiqué, le Parti socialiste a demandé qu’à « quelques semaines du débat parlementaire sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020, l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) pour 2020 soit augmenté de façon significative ».
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