L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a publié une feuille de route pour les trois prochaines années visant notamment à fixer des seuils maximums dans l'eau potable pour les substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS.
Les PFAS sont prisés par l'industrie depuis des décennies car ils ont un effet protecteur des matières contre les liquides, comme l’eau ou la graisse. On les retrouve notamment dans les emballages de nourriture, comme les boîtes de pizzas ou de hamburgers, mais aussi dans certains produits d'entretien, peintures, vernis ou enduits. Ils peuvent aussi se retrouver dans des poissons provenant d'eaux contaminées, ou des produits laitiers.
Leur point commun est de se désintégrer extrêmement lentement, ce qui leur vaut parfois le surnom de produits chimiques éternels.
Des risques pour la santé
Selon certaines études, l'exposition aux PFAS peut conduire à des problèmes de fertilité, des retards de développement chez les enfants, des risques accrus d'obésité ou de certains cancers (prostate, rein, testicule…), une augmentation du taux de cholestérol ou encore une diminution de la réponse immunitaire face à certaines infections ou après un vaccin.
C'est pourquoi l'agence américaine prévoit de désigner certains PFAS comme « substances dangereuses » et de réclamer que les industriels qui en produisent fournissent des informations sur leur toxicité. « Des milliers de communautés ont déjà détecté ces produits chimiques éternels dans leur eau », selon l'association Environmental working group (EWG), qui estime à 200 millions le nombre d'Américains buvant une eau potable contaminée par ces PFAS. Tout en saluant les mesures annoncées, EWG a regretté que cette action du gouvernement américain intervienne avec des décennies de retard.
Et en Europe ?
L'Europe est elle aussi exposée au PFAS, mais leur taux est réglementé et les PFAS les plus dangereux sont interdits. De plus, face aux risques pour la santé soulevés par les études, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a décidé, en septembre 2020, de diviser par plus de 2 500 le seuil d’exposition tolérable aux PFAS par rapport à la précédente évaluation, qui remontait à 2008. Malgré tout, ces produits restent inquiétants, notamment du fait de leur caractéristique de polluant éternel. Une fois dans la nature, Ils ne se dégradent quasiment pas et continuent de polluer. C’est pourquoi les Pays Bas et d’autres pays du nord de l’Europe ont proposé que l’Union européenne bannisse tout recours à ces PFAS.
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