L’annonce par le gouvernement de l’extension de la vaccination antigrippale par les pharmaciens a suscité un regain de tensions parmi les infirmiers qui regrettent de ne pas avoir été intégrés à cette réflexion.
Les réactions sont vives au sein de la profession infirmière alors que la vaccination par les pharmaciens sera étendue à l’ensemble du territoire dès la campagne 2019-2020. Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) dénonce une mise à l’écart de leur profession « dont l’action dans la vaccination n’a jamais fait l’objet d’évaluation », tout en faisant remarquer que les premiers résultats officiels de l’expérimentation par les pharmaciens n’ont pas été diffusés.
Au gouvernement auquel il reproche « une décision autoritaire et unilatérale », le SNIIL propose d’adopter, au besoin par un décret ministériel, une proposition de loi émise le 21 février dernier, qui consiste à étendre la vaccination par les infirmiers à l’ensemble des adultes, à l’exception de la primo-vaccination.
Comme le SNIIL, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) reconnaît la nécessité d’étendre la couverture vaccinale, mais s’étonne, elle aussi, du manque de concertation, « alors que la ministre avait annoncé vouloir réunir l’ensemble des acteurs de santé pour dresser le bilan des expérimentations menées en région avant de décider ». Or, souligne la FNI, « là où l’expérimentation a été menée, les infirmières libérales ont noté une insuffisance de coordination due à une mauvaise circulation de l’information entre les acteurs de santé, liée notamment au fait que le dossier pharmaceutique (DP) n’est pas interconnecté aux autres professionnels de santé ».
Le syndicat infirmier relance également la question de la rémunération : « Il serait mal venu que les pharmaciens puissent être rémunérés pour la vaccination tandis que les infirmiers ne le seraient pas ou moins. » En effet, actuellement, les injections de vaccins sont incluses dans des séances de soins infirmiers, ou gratuites en cas d’actes multiples.
Si la majorité des pharmaciens se sont réjouis à l’annonce de l’extension de la vaccination, certains officinaux se sont exprimés dans les quotidiens régionaux, déclarant, pour leur part, qu’ils ne souhaitaient pas vacciner, pour des questions d’organisation, mais surtout « pour ne pas empiéter sur l’activité des médecins et des infirmiers libéraux ».
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