À Montluçon, les pharmaciens unis dans un collectif décident de passer à l’action pour demander à la population de faire vivre la pharmacie de proximité.
Ces pharmaciens affirment exercer leur métier avec passion, assurer des petits soins gratuitement, conseiller sans compter leur temps, évitant parfois même le passage aux urgences de l’hôpital… Et ils entendent désormais le faire savoir. « Si vous voulez que ça dure, il faut que vous en profitiez aujourd’hui. Demain, il sera trop tard » : c’est en substance le message qu’adressent à leurs patients les 22 pharmaciens de Montluçon et de Désertines (Allier) depuis le début de l’année par voie d’affiches mais aussi par une distribution de sacs recyclables frappés du slogan « Mon pharmacien de proximité me propose… ».
Ces pharmaciens unis dans un collectif regroupant l’ensemble de leur secteur de garde - à l'exception d'une pharmacie - veulent attirer l’attention de la population sur le rôle indispensable d’acteur de santé de proximité qu’ils jouent au quotidien. Une manière d’inciter les patients à continuer de fréquenter leur pharmacie pour assurer sa pérennité alors que la profession est confrontée à de grandes difficultés dans le secteur.
En effet, au cours des huit dernières années, quatre officines ont disparu. Et selon une titulaire membre du collectif, l’hémorragie pourrait s’accentuer dans un environnement marqué par la concurrence d’une enseigne à bas prix, la baisse du pouvoir d’achat dans une région frappée par le chômage et la désertification médicale. Dix médecins prescripteurs ont disparu depuis 2010 et n’ont pas été remplacés.
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