Madame la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn a annoncé le 9 juillet que les médicaments homéopathiques, pris en charge aujourd’hui à hauteur de 30 % par l’assurance maladie, seraient totalement déremboursés au 1er janvier 2021.
Elle suit ainsi l’avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui ne reconnaît pas l’efficacité prouvée scientifiquement des médicaments homéopathiques.
Le déremboursement programmé de l’homéopathie par le gouvernement est une faute car celle-ci présente des atouts et même des avantages. Exercée depuis plus de 200 ans par des médecins formés, l’homéopathie est tout sauf « la Fake Médecine » que certains se plaisent à dépeindre avec force contrevérités et analogies trompeuses.
Bien au contraire, à l’heure de la médecine personnalisée, l’homéopathie constitue un atout pour notre système de santé. La pratique homéopathique répond tout d’abord à un réel besoin médical. Du fait de sa bonne tolérance, elle permet de répondre à des besoins de santé non couverts, en particulier pour les populations les plus fragiles comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes poly médicamentées ou les personnes âgées.
L’homéopathie, de plus en plus utilisée en soins oncologiques, notamment en complément des chimiothérapies et radiothérapies, trouve également sa place à l’hôpital.
Une évaluation objective de l’homéopathie s’avère difficile à réaliser. Nous le savons, le principe de l’individualisation du médicament homéopathique et de la « singularité du patient » complique l’application des tests d’efficacité. Il est contraire aux principes de l’homéopathie d’étudier l’efficacité de médicaments homéopathiques de façon générale.
Utilisée en premier secours, en complément ou en substitution de traitements allopathiques pour des patients en impasse thérapeutique, l’homéopathie est aujourd’hui plébiscitée par les patients et les professionnels de santé.
Dérembourser les médicaments homéopathiques obligera à leur substituer des médicaments allopathiques en moyenne plus chers et avec davantage d’effets indésirables, notamment des antibiotiques, des psychotropes ou des antidouleurs, et augmentera dans le même temps la charge financière supportée par l’assurance maladie.
Cette mesure ne bénéficiera à personne, ni aux patients, ni aux comptes de l’assurance maladie ; en revanche elle fragilisera un secteur industriel pourvoyeur de milliers d’emplois dans lequel la France fait figure de leader mondial.
Alors qu’en Europe et dans le monde, l’homéopathie est reconnue comme une discipline médicale à part entière, que des milliers de personnes se sont déclarées – et se déclarent toujours – guéries ou soulagées par son usage, que 60 % des généralistes, 78 % des sages-femmes et 100 % des pharmacies ont intégré l’homéopathie dans leurs pratiques, le gouvernement français, à contre-courant, annonce son déremboursement.
On ne peut mépriser, rayer d’un trait tous ces témoignages, tous ces usages et dédaigner volontairement au nom d’une science qui cache en fait une position idéologique tous les atouts et avantages réels de l’homéopathie.
Pour toutes ces raisons, je m’opposerai au déremboursement des médicaments homéopathiques.
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