Valérie Pécresse a décidé de donner 3,6 millions de masques chirurgicaux aux officines de la région Ile-de-France pour une distribution aux soignants… mais aussi aux patients munis d'ordonnances.
Le site internet de la région l'annonçait fièrement tout à l'heure : « Don de la région Île-de-France de 3,6 millions de masques aux pharmacies pour équiper les soignants, mais aussi les malades avec prescription médicale » Et ce, en accord avec l'Ordre des pharmaciens. Interrogée par « Le Quotidien » sur la genèse de cette opération, Carine Wolf-Thal, présidente de l'Ordre, avoue qu'elle se serait bien passée de cette générosité-là… Il y a deux jours, elle est contactée par Valérie Pécresse qui l'informe de son intention d'assurer, en lien avec l'État, la distribution de 3,6 millions de masques (1 000 par officine) dans les 3 600 pharmacies de la région. Selon la présidente du conseil régional d'Île-de-France, « ce don de masques est destiné à mieux doter encore les personnels soignants, les COVID Centers et les aides à domicile mais aussi à fournir des masques aux malades qui font l'objet d'une prescription médicale et qui, jusqu'à présent, faute de stocks disponibles, ne pouvaient s'en voir délivrer par les pharmaciens ».
Un dernier point qui ne manque pas de susciter quelques objections de la part de Carine Wolf. « Outre le fait que la loi interdit aux pharmaciens d'honorer des prescriptions de masques, cela créerait une inégalité territoriale de servir les patients franciliens et pas les autres », fait remarquer la présidente de l'Ordre tout en rappelant que les masques détenus dans les officines sont uniquement réservés aux soignants. Mais la généreuse donatrice n'en démord pas. Elle souhaite que la région réponde à la demande croissante des Franciliens. Embarrassée par ce « cadeau empoisonné » Carine Wolf-Thal interroge l'ARS d'Île-de-France et le cabinet du ministre de la Santé sur la possibilité d'honorer des prescriptions de masque dans les officines. En vain. L'ARS ne répond pas. Le cabinet élude.
Lasse de tergiverser, et tandis que les livraisons de masques débutent dans les officines parisiennes, elle se résout, en accord avec Bruno Maleine, Président du CROP d'Île-de-France, à « encadrer cette distribution de masques qui sort de la doctrine ». Le CNOP contacte ainsi le Conseil régional de l'Ordre des médecins parisiens pour demander aux médecins de prescrire des masques, uniquement pour les patients les plus fragiles (ALD, Covid-19 +, ou patients suspects au décours d'une téléconsultation). Un compromis peu satisfaisant, reconnaît Carine Wolf-Thal, décidément très embarrassée par ce cadeau mal ficelé...
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