Depuis vendredi, plusieurs associations de patients se sont manifestées pour réclamer l’entrée en application de l’obligation pour les industriels de quatre mois de stockage des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM). Le décret d’application, en cours de discussion, prévoirait un assouplissement de la règle qui pourrait la rendre « inefficace ».
Vendredi, le collectif TRT-5 CHV (qui rassemble 14 acteurs associatifs de la lutte contre le VIH, les hépatites vitales, les IST) a pointé les discussions en cours sur le décret d’application de l’obligation de stockage des MITM pour les industriels du médicament, afin d'éviter les pénuries. D’après lui, « malgré de multiples échanges avec les autorités sur le contenu de ce décret », ce dernier abaisserait l’obligation de stockage de 4 mois à 2 mois, « avec possibilité de révision à la hausse pour certains médicaments qui feraient partie d’une liste évolutive ». Des dispositions que TRT-5 CHV, tout comme France Assos santé, jugent inacceptables.
En réponse, le LEEM a tenu à souligner que « les MITM représentent aujourd’hui la moitié des 15 000 spécialités pharmaceutiques commercialisées en France et qu’en conséquence une obligation de stockage de quatre mois sur l’ensemble de ces produits est matériellement irréalisable ». L’organisation professionnelle des entreprises du médicament ajoute qu’il s’agit souvent de médicaments anciens et « faiblement valorisés » pour lesquels un allongement de la durée de stockage pourrait conduire certains fournisseurs à les retirer du marché, ce qui aggraverait les ruptures d’approvisionnement. Le LEEM rappelle avoir proposé un plan d’actions pour réduire ce fléau en février 2019, comprenant notamment l’idée d’un stockage de sécurité pour les médicaments les plus indispensables, « c’est-à-dire ceux pour lesquels il n’existe aucune alternative thérapeutique et dont la rupture entraîne un risque vital pour les patients ». Soit une définition qui réduit le champ des médicaments concernés. Le LEEM conclut en invitant « une nouvelle fois à une solution réaliste » et « réitère son souhait d’associer les patients à cette démarche ».
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