Avant même le début de l'été et la mise en place du passe sanitaire, des alertes avaient été lancées au sujet des tests réalisés dans certains barnums, notamment en Île-de-France. Ces derniers jours, c'est le Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens de Provence-Alpes-Côte d'Azur qui est monté au créneau, excédé par les nombreuses dérives observées depuis des mois.
Alors qu'il est désormais impossible d'accéder à certains lieux sans passe sanitaire, de nombreux barnums proposent des tests de dépistage aux personnes ne pouvant justifier d'un schéma vaccinal complet. C'est notamment le cas dans les rues de plusieurs grandes villes de la région PACA, à Marseille, à Nice ou encore à Cannes. Sous certains barnums les prélèvements sont réalisés à la chaîne, en particulier à l'entrée de certains établissements comme les boîtes de nuit, et pas toujours avec le plus grand soin, comme de nombreux patients ont pu le constater. Sollicité par plusieurs pharmaciens circonspects face aux méthodes de travail employées sous certains barnums, Stéphane Pichon, président du CROP de PACA-Corse, a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. « Cela fait un moment qu'on sonne l'alerte, on constate des dérives depuis l'apparition des premiers barnums, veut-il tout d'abord rappeler. Avec le passe sanitaire cela s'est accéléré et on atteint le sommet du grand n'importe quoi », dénonce-t-il.
Il faut dire que les manquements dont Stéphane Pichon a pu avoir écho sont particulièrement nombreux. « Des prélèvements sont faits "à l'arrache" par de jeunes étudiants qui travaillent souvent hors procédure avec le statut d'autoentrepreneur, sans être conscients qu'ils engagent leur responsabilité ni des risques qu'ils encourent. Dans certains cas que l'on m'a rapportés, l'écouvillon entre à peine dans la narine. Des résultats sont également rendus en un temps record, parfois moins de trois minutes après la réalisation du test ! ». Évidemment trop beau pour être vrai. Comme s'en émeut Stéphane Pichon, des patients testés négatifs alors qu'ils ne l'étaient pas en réalité ont donc parfaitement pu entrer dans certains lieux et potentiellement contaminer d'autres personnes. Derrière ces pratiques plus que douteuses, on retrouve souvent des sociétés spécialisées dans des secteurs bien éloignés de celui de la santé et qui se sont lancées dans les tests de dépistage du Covid-19, flairant un business particulièrement juteux.
En lien avec l'agence régionale de santé (ARS), la mairie de Marseille, les services de police et le procureur de la République, le CROP a décidé de taper du poing sur la table. Ce 30 août, des barnums installés à Marseille vont faire l'objet de contrôles ; effectués par la Ville de Marseille et des pharmaciens inspecteurs de santé publique. Une « Opération barnum » qui, Stéphane Pichon l'espère, permettra de fermer certains d'entre eux, notamment ceux qui sont installés sur la voie publique sans en avoir eu l'autorisation. « On ne peut pas d'un côté nous contrôler nous, les pharmaciens, et de l'autre laisser faire cela, veut-il souligner. Les barnums qui se rendent coupables de mauvaises pratiques mettent tout simplement en danger les personnes qui viennent se faire tester. »
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine