La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a profité de la commission des comptes de la Sécurité sociale, qui s’est tenue le mardi 25 septembre, pour interpeller le gouvernement sur sa politique du médicament.
Rappelant à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et au ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, que « les pharmaciens d’officine se sont engagés résolument dans une mutation métier pour affirmer leur rôle dans la communauté des soignants », le syndicat a d’abord tenu à souligner qu’il se retrouve « pleinement dans les orientations stratégiques de transformation du système de santé » présentées par le président de la République (voir notre article « abonné »). Mais la FSPF également tenue à alerter les membres du gouvernement sur les risques de sa politique en matière de médicaments pour le réseau officinal. Pas moins de 1 milliard d'euros d'économies sont en effet attendu l'année prochaine. « La limite est atteinte et nous allons malheureusement le constater en 2019 », lance le syndicat, qui prévient qu’il ne saurait cautionner ce plan médicament.
En effet, pour la FSPF, ce énième plan de baisses de prix va faire encore disparaître des officines de proximité et provoquer immanquablement des ruptures d’approvisionnement et des tensions dans la chaîne du médicament. Elle tient également à souligner que les 700 millions d’euros de consommation de médicaments supplémentaires qui seront dispensés en officine en 2018 (liés en grande partie aux traitements contre l’hépatite C) sont achetés et délivrés à prix coûtant pour la tranche de prix supérieurs à 1 500 euros. « Certaines officines ne peuvent les acheter et un travail devra être conduit sur ce point car les patients doivent pouvoir bénéficier d’une égalité d’accès à ces médicaments sur le territoire », indique-t-elle.
La FSPF se dit aussi inquiète des réactions des patients et des médecins face à la nouvelle mesure du PLFSS d’incitation à l’acceptation du générique, ainsi que des effets économiques de cette mesure liés au risque d’alignement du prix des princeps sur celui du générique. Enfin, le syndicat demande à l’État d’ouvrir rapidement une discussion sur les médicaments chers qui « font artificiellement grimper le chiffre d’affaires de l’officine, et par conséquent le besoin éventuel en pharmaciens adjoints supplémentaires, sans contrepartie de marge qui permettrait d’en assumer le coût ».
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