Selon une enquête de l'entreprise américaine NewsGuard, 59 sites Internet français parmi ceux qui sont les plus consultés relaient des fausses informations au sujet du Covid-19 notamment en ce qui concerne la vaccination.
« Les vaccins à ARNm modifient l’ADN humain ». « Le vaccin contre le Covid-19 a rendu infertiles 97 % des personnes vaccinées ». « Les vaccins contre le Covid-19 contiennent de la luciférase, une substance nommée d’après l’ange déchu Lucifer » Trois exemples de titres d'articles publiés sur certains sites et qui figurent tous dans le top 50 des fausses informations sur les vaccins anticovid les plus relayées sur le Web et les réseaux sociaux.
Selon l'analyse publiée par NewsGuard, entreprise qui fournit aux annonceurs des rapports sur la crédibilité des sites d'information, 7 % des sites Web les plus consultés en France, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie ou encore en Allemagne diffusent des « infox » sur le Covid-19. En tout, 519 sites sur 6 730 domaines analysés. Si plus de la moitié (339) de ces sites vient des États-Unis, on dénombre également 59 domaines français, beaucoup plus qu'au Royaume-Uni (21).
Pour arriver à ces conclusions, NewsGuard a évalué chacun de ces sites « selon neuf critères apolitiques qui renvoient à une pratique journalistique de base, notamment le fait de savoir si le site publie régulièrement de faux contenus ». Ce rapport dresse un constat préoccupant mais malheureusement peu surprenant : « Les sites faisant la promotion de faux traitements et relayant de fausses allégations sur les dangers des vaccins génèrent souvent beaucoup plus de trafic que les sites globalement fiables ». NewsGuard cite ainsi l'exemple du site « Children’s Health Defense », contrôlé par l’activiste antivax Robert F. Kennedy Jr, homme politique et neveu de l'ancien président américain. Un homme très influent sur les réseaux sociaux et dont le site « a suscité plus d’engagement (likes, partages, commentaires) sur les 90 derniers jours que les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis ou que les Instituts américains de la santé », détaille l'enquête.
Grâce à leur grande popularité, ces sites ouvertement antivax et qui diffusent les théories du complot les plus extravagantes au sujet du Covid attirent malheureusement les annonceurs. « Les marques dépensent involontairement 2,6 milliards de dollars (près de 2,2 milliards d'euros) chaque année en plaçant leurs publicités sur des sites de mésinformation (...), 4 000 grandes marques ont financé des sites publiant des infox sur le Covid-19, y compris des fabricants de vaccins, des hôpitaux, et même les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis », rapporte NewsGuard. En effet, plus un site génère de clics plus il a de chances d'héberger des publicités et donc d'en tirer les profits qui vont avec. L'intelligence artificielle, utilisée par les grandes marques pour placer au mieux leurs publicités sur le Web, parvient à éviter les sites pornographiques mais visiblement pas ceux tenus par les antivax.
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