Outre des données sur la démographie médicale - qui diffèrent des chiffres présentés par l'Ordre des médecins - la DREES constate que « l'accessibilité moyenne aux médecins généralistes » en 2016 est « au même niveau que les pharmacies dont l'installation est pourtant régulée ».
Un constat pour le moins étonnant. Pour y parvenir, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) utilise l'indicateur d'accessibilité potentielle localisée (APL), qui « tient compte de la disponibilité de l'offre médicale, des besoins de soins de la population et de ses déplacements ». Résultat, l'accessibilité moyenne des généralistes en 2016 s'élève à « 4,1 consultations par an et par habitant, la moitié des Français ayant accès à plus de 4 consultations par an et un quart à plus de 4,9 consultations par an ». La DREES note que « les 10 % des personnes les mieux loties ont une accessibilité égale à 5,7 consultations par an et par habitant, tandis que les 10 % les moins favorisées ont accès à 2,7 consultations par an et par habitant ». C'est ainsi qu'elle conclut que « cela place les généralistes au même niveau que les pharmacies dont l'installation est pourtant régulée ».
Concernant les inégalités d'accès, la DREES note que 8,6 % de la population, soit près de 5,7 millions de personnes, résidaient en 2016 dans une commune sous-dense en médecins généralistes. Au total, 9 142 communes sont en situation de sous-densité, elles sont inégalement réparties sur le territoire mais touchent surtout les Antilles-Guyane, la Corse, le Centre-Val-de-Loire, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Ile-de-France.
Du côté des effectifs, la DREES compte 226 000 médecins au 1er janvier 2018, en hausse de 4,5 % en six ans, dont 103 000 généralistes (45 %) qui eux stagnent (+ 0,7 %). Néanmoins, la DREES précise que ses chiffres comptabilisent tous les médecins ayant déclaré au moins une activité en France au Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM), ce qui inclut les remplaçants et les médecins cumulant emploi et retraite. De son côté, le CNOM ne prend en compte que les médecins ayant une activité régulière et, selon cette base de calcul, constate une baisse du nombre de médecins généralistes (voir notre article « abonné »).
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