1- Les boosters d'apport
Si l'apport du candidat est trop faible, un crédit peut être accordé par certains groupements pharmaceutiques ou des grossistes-répartiteurs qui proposent des boosters d'apport. Une solution qui peut permettre à un jeune pharmacien de doubler son apport personnel, somme qui sera alors considérée en fonds propres par la banque. Il s'agit alors d'un prêt participatif et non d'un prêt personnel que le jeune installé ne remboursera qu'une fois son emprunt bancaire remboursé.
Le bénéficiaire peut être amené à rejoindre le réseau du groupement qui propose le booster pour une période minimum de 5 ans, voire plus selon les termes du contrat. Un prêt in fine peut aussi être proposé au pharmacien. Ce crédit prévoit un remboursement mensuel des intérêts, déductibles des impôts, mais plus élevés que dans le cas d'un prêt amortissable. Le prêt in fine permet de rembourser le capital en une seule fois, au moment de l'échéance. Pour cela, il faudra néanmoins développer son affaire avec efficacité et anticiper le terme de son prêt. Sans quoi le pharmacien ayant choisi le booster d'apport devra trouver un nouvel associé, voire revendre son officine.
En complément du booster, des groupements proposent un soutien supplémentaire sous la forme d'une somme forfaitaire qui vient compléter la somme initiale, considérée comme une « bourse ».
2- Obligations convertibles, une option à risque
Certains groupements consentent un emprunt obligataire sous forme d'obligations convertibles en actions (OCA) pour permettre d'obtenir un apport suffisant. Une pratique tentante, mais qui peut avoir de lourdes conséquences. Le taux de rémunération de ce type d'emprunt s'élève en effet à 8 % selon les chiffres de l'Union des pharmaciens de région parisienne (UPRP). De plus, le pharmacien doit s'acquitter d'une prime de non-conversion des obligations lorsqu'il souhaite sortir du dispositif. Des contraintes qui peuvent conduire à un endettement important et pousser le pharmacien à des pratiques commerciales contraires au code de déontologie.
3- Des speed datings pour les adjoints
Pour recruter des adjoints candidats à l'installation, certains groupements organisent des speed datings plusieurs fois par an. Des ateliers sont proposés par des conseillers et des chargés de développement pour savoir comment chercher un associé, une pharmacie ou un financement. Les adjoints ont aussi l'occasion de présenter leurs projets aux acteurs présents.
4- Le fonds InterPharmaciens de la CAVP
Doté de 20 millions d'euros, il a été créé par la Caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) en février 2019. Il a notamment été mis en place pour limiter les fermetures de plus en plus nombreuses d'officines qui ne trouvent pas de repreneur. Des prêts obligataires peuvent être accordés aux candidats pour que ces derniers puissent compléter leur apport personnel, sans limite d'âge, frais supplémentaire, ni garanties demandées. Pas besoin non plus d'adhésion ou d'affiliation. Les sommes allouées à intérêt de 2 % sont plafonnées à 500 000 euros par dossier et ne peuvent excéder 75 % de l'apport global du jeune investisseur. Elles sont remboursables dans un délai de 10 à 14 ans. Le fonds InterPharmaciens prend la forme d'un complément d'apport personnel. Il s'adresse à tout primo-accédant, indépendant, s'installant en SELAS, SELARL ou SPFPL. Il peut également intervenir pour le rachat de parts de société ou de reprise de fonds de commerce. Le délai de réponse est très court : l'obtention d'un premier avis d'éligibilité se fait sous 15 jours après dépôt du dossier et l'obtention de la décision de financement sous deux mois. La gestion du fonds a été confiée par la CAVP à la société ESFIN Gestion, qui se charge également de la sélection des dossiers via un comité de pilotage. 37 jeunes diplômés ont déjà bénéficié de ce dispositif depuis son lancement.
5- Pharmequity, le projet de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
Il permettra aux pharmaciens de participer de manière individuelle au projet d'installation d'un confrère. Au lieu d'accorder un emprunt à ce dernier, l'idée consiste à entrer directement au capital de l'officine du futur installé. L'ensemble des projets sera mis en ligne sur un site dédié. Ils seront présentés par des fiches signalétiques qui résumeront les caractéristiques des officines en question pour permettre au « pharmacien investisseur » de faire son marché. L'officinal intéressé pourra fixer lui-même le montant qu'il souhaite engager et il pourra également panacher sa mise sur plusieurs offres. En proposant ce modèle, la FSPF veut inciter les titulaires à miser de petites sommes (moins de 30 000 euros) dans des officines éloignées de leur zone de chalandise. L’emprunt sera remboursé par la pharmacie. Un pacte d’associé suffira entre les parties contractantes. Le lancement de Pharmequity est attendu dans le courant de l'année.
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