Le mouvement Pro action retraite, fondé par cinq caisses de professions libérales, va proposer un scénario alternatif à celui annoncé par le haut-commissaire à la réforme des retraites (HCRR). À l’appui ? Les résultats d’une enquête auprès de leurs 160 000 affiliés.
Pour compléter la pension, faut-il disposer d’une retraite complémentaire obligatoire avec une dose de capitalisation, comme c’est le cas pour les officinaux de la caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) ? Oui, estime la majorité des affiliés des caisses de retraite d’autres professions libérales (dentistes et sages-femmes CARCDSF, vétérinaires CARPV, experts-comptables CAVEC, notaires CPRN) qui, entre le 26 septembre et le 6 novembre dernier, ont été 47 077, avec les pharmaciens, à avoir participé à l’enquête nationale lancée auprès de leurs 167 830 ressortissants. Ce sondage a été initié par le mouvement Pro action retraite, fondé il y a neuf mois, afin de recueillir les opinions sur la réforme des retraites en projet. Les résultats ont été divulgués hier dans le cadre d’un livre blanc intitulé « Pour un système de retraite ouvert, responsable et solidaire ».
Si la capitalisation n’est plus un sujet tabou, constate Monique Durand, présidente de la CAVP, c’est parce qu’elle offre une souplesse dans les efforts d’épargne, et qu'elle est mieux adaptée dans le temps aux contraintes des activités professionnelles de la plupart des indépendants, comme, par exemple, les lourds investissements de départ chez les pharmaciens. « Le choix de l’uniformité ne saurait être celui d’un XXIe siècle qui doit allier solidarité et liberté », déclare Monique Durand. À ce stade, la réforme envisagée par Jean-Paul Delevoye (haut commissaire à la réforme des retraites) « est en retard sur son temps », assure-t-elle.
Les répondants au questionnaire sont en moyenne 70 % à récuser un pilotage de la retraite par un organisme unique centralisé (75 % chez les pharmaciens, 78 % chez les notaires). La gouvernance doit, pour 88 % en moyenne, relever des professions respectives (92 % chez les pharmaciens). Les promoteurs de Pro action retraite entendent contribuer à la construction de la réforme « Imaginons l’avenir ». Le 17 avril, ils vont présenter leur propre scénario de la réforme inspiré par les résultats de leur enquête.
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