Les années passent et se ressemblent. Chaque automne, depuis une dizaine d’années, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) est synonyme pour l’officine de coupes drastiques dans l’enveloppe médicament.
Ce budget de la Sécu, dernier du quinquennat de François Hollande, n’échappe pas à la règle. « Comme les années précédentes, le PLFSS 2 017 aura un impact très important pour les pharmaciens puisqu’il prévoit une économie globale de 1,430 milliard d'euros sur le médicament », constate, amère, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF).
Le syndicat présidé par Jean-Luc Fournival ajoute : «
Encore une fois, les économies portent essentiellement sur le médicament. Aucune mesure compensatoire positive n’est envisagée pour les pharmaciens, pas même la possibilité de prescrire des substituts nicotiniques, alors que ce PLFSS veut mettre l’accent sur la prévention et la lutte contre le tabagisme et rappelle que les médecins, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, sages-femmes sont habilités à en prescrire. »
Des efforts insupportables
« Le médicament supporte l'essentiel des économies demandées et, par ricochet, cela aura des conséquences sur l’officine », déplore également Philippe Gaertner. Une situation que le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) juge « insupportable », sauf à changer les règles pour l’officine. Autrement dit, « il faut poursuivre la mutation de la rémunération en la détachant encore plus des prix ».
Dans l’éditorial du « Pharmacien de France » de septembre-octobre, Philippe Gaertner explique : « Devant le défi que pose au système de santé la sortie de médicaments de plus en plus onéreux, les autorités semblent avoir trouvé la solution miracle : financer l’innovation en baissant les prix des médicaments les plus anciens ou des génériques. »
Or, pour lui, il s’agit là d’une « solution simple en apparence mais justement par trop simpliste : nos gouvernants ont tout simplement oublié au passage ceux qui sont censés accompagner ces dispensations de plus en plus pointues et garantir leur parfaite sécurité : les pharmaciens ».
200 millions de perte de marge
« Les mesures qui touchent le médicament sont de nouveau proches du milliard d’euros, ce qui signifie une perte de marge pour l’officine d’environ 200 millions d’euros », évalue Gilles Bonnefond. Pour le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le plus embêtant est qu’il s’agit de baisses supplémentaires s’ajoutant à celles déjà actées.
Certes, souligne-t-il, la progression de l’ONDAM a été relevée de 1,75 % en 2016 à 2,1 % pour l’année prochaine. Mais les économies sur la branche maladie sont passées de 3,4 milliards d’euros l’an passé à un peu plus de 4 milliards pour 2017. Et, souligne Gilles Bonnefond, ce nouvel effort repose avant tout sur le médicament à hauteur d’environ 400 millions d’euros sur les 600 millions d’euros supplémentaires. « Il n’y a pas d'effort d'imagination sur les postes d’économies », regrette le président de l’USPO.
Pour lui, il faut identifier la marge du pharmacien afin de faire évoluer le métier sans être dépendant d’une politique de prix industriels qui échappe complètement à la profession. « C’est pour cela que l’on souhaite un contrat avec l’État sur trois ans », martèle Gilles Bonnefond.
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine