L’économie officinale est rattrapée par le coronavirus. Les résultats des sondages communiqués par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) en font état. Le ressenti est désormais corroboré par les premières données de l’assurance-maladie communiquées aux syndicats. Au cours de la dernière semaine de mars, le nombre de feuilles de soins électroniques (FSE) transmises à ses services par les pharmaciens est passé à 8 millions et s’est même infléchi à 7,5 millions lors de la première semaine d’avril, contre un quota hebdomadaire de 10 millions en temps « normal ». Le rebond observé pendant la troisième semaine de mars -12 millions de FSE - ne saurait combler ce ralentissement. D’autant que le phénomène devrait perdurer durant la période de confinement.
Alors que peu d’officines sont éligibles aux dispositifs de droit commun, notamment au fonds de solidarité, mis en place par l’État, un soutien d’une autre nature s’impose pour venir en aide aux pharmaciens qui, comme d'autres professionnels de santé libéraux, subissent les conséquences financières de la crise sanitaire.
Résister pour mieux redémarrer
Les syndicats ont été informés le 7 avril par l’assurance-maladie que le gouvernement envisageait légiférer sur un dispositif d’aide aux professions de santé libérales subissant une perte de revenu dans le cadre de la crise sanitaire. Celui-ci s’inscrirait dans le cadre des ordonnances autorisées par la loi d’urgence du 23 mars et bénéficierait des moyens alloués dans le cadre du budget global dédié à la gestion de la crise sanitaire annoncé par Emmanuel Macron, le 12 mars. « Cette aide a pour objectif de permettre aux professionnels de santé de résister à la crise et de pouvoir redémarrer rapidement leur activité dès la fin de l’épidémie », a déclaré Philippe Besset, président de la FSPF au cours d’une conférence de presse le 8 avril. « L’assurance-maladie va regarder si chaque professionnel de santé est en mesure de couvrir ses charges résiduelles pendant la crise. L'aide interviendra a posteriori, c’est-à-dire pour un versement en fin d'année, après l’été, mais des acomptes pourront être versés », expose-t-il.
Si ce texte n’entre pas dans le cadre de négociations conventionnelles, il fera cependant l’objet de concertations avec chacune des professions concernées. Ainsi, des réunions techniques entre les syndicats de pharmaciens et l’assurance-maladie permettront de préciser les modalités, les critères d’éligibilité et les mesures proposées. Il est d’ores et déjà acquis que ces mesures économiques ne pourront être cumulées avec les aides de droit commun.
Le président de la FSPF n’enterre pas pour autant sa revendication d’une « ROSP Covid », visant « à rémunérer ou indemniser les actes supplémentaires que les pharmaciens sont amenés à effectuer en cette période de crise (télésoins, portage à domicile…) » et qui ne peuvent faire l’objet « d’une codification d’actes rapide par l’assurance-maladie dans cette période ».
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