Les bénéfices des statines sont actuellement sous-estimés et leurs effets indésirables exagérés, selon une méta-analyse publiée aujourd'hui dans « The Lancet ».
Passant en revue trente études qui se sont penchées sur 140 000 patients sous statines, les chercheurs mettent en avant que « le nombre de gens qui évitent des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux est beaucoup plus important que le nombre de gens qui ont des effets secondaires ». Ainsi, une réduction du taux de cholestérol LDL de 2mmol/L, obtenue par l'administration d'une statine pendant 5 ans chez 10 000 patients, permet de prévenir des événements cardiovasculaires majeurs chez 1 000 personnes ayant déjà des antécédents cardiaques et chez 500 personnes présentant des facteurs de risque.
Quant aux effets secondaires qui sont majoritairement des douleurs musculaires, les auteurs ont observé cinq cas de myopathie sur 10 000 patients en 5 ans, cinq à 10 cas d'AVC hémorragiques et 50 à 100 cas de diabète. Cependant, des essais randomisés ont montré que « pratiquement tous » ces effets indésirables attribués aux statines ne seraient en réalité pas causés par ces médicaments.
Cette étude pourrait donc contribuer à réhabiliter l'usage des statines, la polémique sur ces médicaments ayant entraîné de nombreux arrêts de traitement. Au Royaume-Uni, 200 000 patients ont cessé d'en prendre, ce qui pourrait, selon les chercheurs, entraîner entre 2 000 et 6 000 incidents cardiovasculaires au cours de la prochaine décennie.
En France, où plus de 5 millions de personnes sont traitées par statines, la polémique a été lancée par le Pr Philippe Even, qui affirmait que leur prescription est inutile dans plus de 9 cas sur 10. Les auteurs de la méta-analyse, tout comme le rédacteur en chef du « Lancet » et plusieurs experts indépendants dénoncent « des allégations trompeuses concernant la sécurité et l'efficacité » des statines qui ont été « injustement diabolisées », conduisant à « un coût important pour la santé publique ».
Consulter l'étude du « Lancet » en cliquant ici.
Avec l'AFP.
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